Changements climatiques : Les espoirs deviennent réalité
Les participants à la MedCOP de Tanger ont appellé au renforcement des plateformes de dialogue régional et des projets structurants. Le réseau des associations qui seront impliquées dans l’émergence de nouveaux modèles de développement sera aussi en première ligne dans la recherche de financements adaptés.
La MedCOP climatique a témoigné du volontarisme dont ont fait preuve les pays du bassin méditerranéen concernant les principes de base de la lutte contre les dérèglements climatiques. Le système des Nations Unies risquant de devenir une déclaration d’intention sans un accompagnement du noyau dur des élus et des associations, les travaux de ce sommet se sont par conséquent focalisés sur les modalités permettant de capitaliser sur l’esprit d’engagement qui marque l’attitude des pays participant à ce sommet, tenu à Tanger les 18 et 19 juillet.
«La MedCOP est un moment important pour le secteur privé avec une orientation vers les projets bas carbone. Le plus important consiste en le changement des mentalités, tout en restant compétitif», a déclaré la présidente de la CGEM, Miriem Bensalah Chaqroun. La présidente de la CGEM a dévoilé la finalisation de «la Déclaration de Marrakech» attendue de 50 entreprises privées, qui devra constituer un engagement fort pour lutter contre le changement climatique avec des mécanismes d’adaptation de leurs processus industriel. Les travaux de la MedCOP se sont aussi attelés à la mise en place d’un cadre politique mobilisateur, qui intègre les collectivités territoriales ainsi que le renforcement des plateformes du dialogue régional et des projets structurants.
Le réseau des associations qui seront impliquées dans l’émergence de nouveaux modèles de développement sera aussi en première ligne pour la recherche des financements adaptés ainsi que pour ce qui est de l’appui technique aux projets destinés à la lutte contre la pauvreté dans le cadre des principes de la MedCOP. Il est à rappeler qu’à l’heure où nous mettions sous presse, les recommandations des régions, du secteur privé et des associations n’étaient pas encore formulées, même si les participants semblent se mettre d’accord sur les objectifs tracés par le comité d’organisation de la COP 22. L’équation de la réussite de la transition vers une économe verte avec la problématique de la visibilité des politiques publiques destinées à l’environnement reste posée, tout comme l’axe clé relatif à l’implication des femmes porteuses de projets dans la lutte contre le changement climatique.
Hakima El Haité
Ministre chargée de l’Environnement
L’objectif est de mettre en œuvre une feuille de route intégrée qui fédère les pays des deux rives de la Méditerranée et qui sera la parfaite traduction de la Charte de Paris. C’est dans un cadre solidaire que cette vision prospective doit être convenue à travers un partenariat entre les pays riverains, dans un esprit d’ouverture vers le continent africain. Les pays méditerranéens restent capables de façonner un modèle de développement qui respecte l’environnement, avec un nouveau mode de production et de consommation».
Abdeladim El Hafi
Haut commissaire aux Eaux et forêts
Les échéances qui ont suivi l’Accord de Paris, notamment l’étape du 22 avril dernier aux Nations Unies, a montré que l’esprit dudit accord est resté vivace, avec 178 États qui ont adhéré aux mêmes objectifs. Pour maintenir cet esprit, il faut d’abord que le Sommet de Marrakech envoie des signaux d’ordre politique, technique ainsi que sur le plan du financement, du transfert des technologies et d’autres thématiques qui devront être traduites en actions concrètes durant cette étape».
Fathallah Sijilmassi
SG de l’UpM
La COP 22 est une opportunité historique pour faire en sorte que les décisions fortes et stratégiques prises lors de la COP21 à Paris puissent connaître une mise en œuvre essentielle, de sorte à répondre de façon efficace aux nombreux défis posés par le changement climatique. Nous nous retrouvons à Tanger, qui dispose d’un schéma de développement résolument axé sur le développement durable et qui confirme de façon éloquente le rôle clé joué par le Maroc dans l’articulation stratégique entre l’Europe et l’Afrique».
Pluie de conventions
En marge des travaux du sommet de la MedCOP de Tanger, plusieurs conventions de partenariat ont été signées entre les élus et les instances impliquées dans le développement durable. Ainsi, un accord entre la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et les chambres de commerce et d’industrie de la Méditerranée a été scellé dans l’optique de faire converger les actions destinées à mettre en œuvre les recommandations du MedCOP. D’autres conventions portant sur l’amélioration de l’échange des expertises ont aussi été signées, de même que celle conclue avec une compagnie chinoise relative à la production et à la transformation d’autobus électriques, ainsi que celle portant sur la réutilisation des eaux usées et de papier recyclé, signée entre la région de Tanger et le département de l’Eau.