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Affaire «villa Brissot» : Le mystère continue !

Le dossier de «la villa Georges Brissot» n’a pas encore livré tout ses secrets. Considéré comme l’un des plus gros scandales de spoliation immobilière, l’affaire est toujours entre les mains de la justice. Une audience est prévue le mercredi 11 mai.

Le mystère entourant le dossier de la villa Georges Brissot (villa Rêve de crabe) et son testament va-t-il être enfin levé ? Une quarantaine d’audiences ont eu lieu jusqu’ici en appel, depuis le 19 mai 2015. Et pourtant, le suspens perdure ! L’examen de cette affaire   se poursuivra, mercredi 11 mai, selon une source judiciaire. Celle-ci souligne qu’une année après la première audience en appel, le tribunal veut passer aux plaidoiries. Alors que de son côté, la défense veut obtenir l’expertise sur les empreintes qui seraient, selon elle, déterminantes dans cette affaire.

La décision du tribunal, lors de la dernière audience du 13 avril, de ne pas poursuivre les deux suspects dans cette affaire, M.H et H.E pour falsification du testament établi par George Brissot en 2007 a-t-elle changé quelque chose dans ce  dossier ? En tout cas, elle aura provoqué des rumeurs sur une possible nouvelle étape qui commencerait dans ce dossier. Notamment chez les avocats des accusés, qui estimaient, dès la première audience, qu’il était de leur devoir de saisir la justice pour «statuer sur la légalité du testament», raison pour laquelle les accusés ont été jugés en première instance. Ce nouveau rebondissement soulève la question évoquée depuis le début des plaidoiries : pourquoi aucune expertise de la légalité du testament n’a-t-elle pas, depuis 2011, été engagée ? Les avocats estiment que cette expertise serait déterminante. «Les soupçons, qui s’étaient portés sur les accusés pour la falsification du testament, avaient influencé l’enquête.

Et cette expertise est la seule solution pour lever tout doute sur ce dossier»,  déclare l’un des avocats. L’expertise sur les empreintes sera-telle ordonnée par le tribunal lors de l’audience du 11 mai ? Une source proche du dossier affirme que le tribunal n’aurait pas refusé de procéder à l’expertise sur les empreintes, mais qu’elle l’a reportée pour le jour du jugement. En 2011, rappelons-le, un ressortissant français, G.B, prétendait être victime d’escrocs ayant usé de faux pour s’approprier son héritage qui lui reviendrait de droit, après le décès du richissime George Brissot. Cette personne prétendait aussi détenir un autre testament qui serait, selon lui, établi en sa faveur, en 2004, mais à aucune étape de l’affaire, G.B n’aurait présenté le document en question.

Pour la défense, dont les avocats associés au cabinet Vigo, il y aurait tellement d’«invraisemblances» dans cette affaire connue médiatiquement par «le dossier de la mafia immobilière». De nombreuses plaintes – dont LES ÉCO détient copie – ont d’ailleurs été adressées à ce sujet par ledit cabinet, notamment au chef de gouvernement, Abdelillah Benkirane, au ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, au centre d’examen des plaintes, à la Direction des affaires pénales, au procureur général de la Cour de cassation ainsi qu’au procureur général près la Cour d’appel de Casablanca. Dans l’une de ses plaintes, le cabinet souligne que «la partie civile, G.B, à laquelle est opposé M.H, a déclaré, en première instance, tant devant le juge d’instruction qu’à l’audience le 8 janvier 2014, ainsi qu’il est expressément rappelé aux termes du jugement du 12 février 2014, avoir conclu un accord avec des individus ayant comme relations  de personnes puissantes à Rabat  permettant d’obtenir l’intervention favorable de ces dernières dans l’instance en cours, en contrepartie du reversement à leur profit d’une partie des sommes récupérées». Autre «invraisemblance» citée par la défense : «Il y a deux semaines, une nouvelle affaire a surgi.

Elle s’inscrit toujours dans le cadre du même «dossier de la mafia immobilière». Des éléments de la brigade judiciaire ont débarqué, il y a quelques jours, à la prison d’Oukacha pour enquêter avec M.H pour des affaires immobilières qu’il ignore totalement». Autre actualité dans le dossier, l’un des instigateurs principaux dans ce dossier, M.M, qui n’est autre que la personne qui a créé l’association des présumés victimes de «la mafia immobilière», a été arrêté il y a quelques jours pour chèques sans provisions et pour diffamation contre des magistrats.

Ainsi,  22 magistrats ont déposé, il y a deux mois, des plaintes contre cette personne qui les aurait accusés d’avoir perçu des pots-de-vin dans des affaires judicaires ayant un rapport avec des dossiers de spoliation, dont notamment le dossier «de la mafia immobilière», apprend-on de sources judiciaires. L’un des avocats de la défense a souligné que l’affaire «de la villa George Brissot» promet de connaître de nouveaux rebondissements : «Nous avons beaucoup d’actes à solliciter lors de cette prochaine audience. Raisonnablement, il est possible d’établir que M.M a constitué cette «fausse» association pour servir les intérêts d’un lobby qui serait derrière cette affaire». Par ailleurs, l’organisation d’une conférence, dans un proche délai, est annocée par  l’un des avocats des accusés, pour dénoncer «les invraisemblances de ce dossier». Une chose est sûre. Le dossier de la «mafia immobilière» n’a pas encore livré tous ses secrets. Le mystère entoure toujours le testament établi par le richissime George Brissot. Une affaire à suivre.


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