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À la veille du 1er mai : Le dialogue social au point mort

Après plusieurs réunions de débats intenses au sein de la commission technique tripartite du dialogue social, aucun accord n’a été conclu comme espéré par le gouvernement, les partenaires sociaux et économiques. Une réunion devrait se tenir avant le 1er mai entre le chef de gouvernement et les patrons des centrales syndicales et de la CGEM pour rapprocher les points de vue et tenter d’arriver à un consensus. Mais, les syndicats restent sceptiques face au niet du gouvernement sur plusieurs points.

La Fête du travail s’annonce animée. Après de longs mois de gel du dialogue social, le gouvernement et les partenaires sociaux qui se sont livrés à un véritable exercice de négociations, au cours des deux dernières semaines, ne sont pas parvenus, à deux jours du premier mai, à conclure un accord comme escompté par les deux parties. Une réunion décisive, entre le chef de gouvernement, les chefs de file des centrales syndicales et la présidente de la CGEM, devrait être tenue avant dimanche pour apaiser les esprits et tenter une dernière fois de signer un mémorandum commun. Mais, tout porte à croire que les deux parties ne vont pas pouvoir arriver à un terrain d’entente avant la Fête du travail. Leurs positions demeurent très éloignées surtout en ce qui concerne le point de l’augmentation des salaires. Après plusieurs réunions de la commission technique tripartite, chaque partie campe sur ses positions en la matière. Le gouvernement a, en effet, brandi son niet à l’augmentation salariale.

L’Exécutif estime qu’il est, on ne peut plus, difficile de procéder à une augmentation des salaires, car la mesure serait très coûteuse au budget de l’État alors que le gouvernement essaie de sauvegarder les équilibres macro-économiques. Les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille et tiennent mordicus à l’augmentation des salaires de l’ordre de 600 DH. L’Exécutif a tenté, durant les réunions marathoniennes de la commission technique, de convaincre les partenaires sociaux que l’amélioration des revenus ne passe pas uniquement par la hausse salariale. Mais, c’est peine perdue. Les centrales syndicales critiquent les propositions gouvernementales qui sont, d’après elles, en deçà des aspirations. Le gouvernement propose, rappelons-le, une augmentation de 100 DH des allocations familiales. Celles-ci devront passer à 300 DH pour les trois premiers enfants et 136 DH à partir du quatrième enfant. Cette mesure est jugée insuffisante, selon les syndicats qui appellent le gouvernement à revoir sa proposition. Le gouvernement propose aussi de faire bénéficier les parents des adhérents de la couverture médicale et d’augmenter les pensions minimales de retraite qui devront passer de 1.000 à 1.500 DH.

Sur le dossier de la réforme des retraites, le gouvernement a fait un geste en proposant la compensation de l’augmentation prévue des cotisations salariales. Mais, cette proposition, à elle seule, n’a pas permis d’amadouer les partenaires sociaux qui réclament une réforme globale. Après de longues heures de négociations tendues, il s’avère difficile d’arriver à un consensus autour du dossier épineux de la retraite. Le gouvernement appelle à accélérer la cadence pour pouvoir mettre en œuvre la réforme le plus tôt possible. Mais, il est confronté à un bras de fer serré de la part des centrales syndicales qui n’entendent pas lâcher prise. Les syndicats espèrent que les négociations vont se poursuivre autour de cette réforme dans le cadre du dialogue social pour arriver à une solution consensuelle. Ils refusent toujours que les projets de loi soumis à la Chambre des conseillers soient discutés avant une issue favorable des négociations. C’est ce que souligne aux Inspirations ÉCO, Khalid Houir Alami, membre du bureau exécutif de la CDT.

Le blocage va, donc, continuer au sein du Parlement. Pour les parlementaires syndicalistes, il est hors de question d’entamer l’examen des textes en question tant qu’aucun feu vert ne leur est accordé de la part des instances décisionnelles des centrales syndicales. Le gouvernement annonce, pour sa part, qu’il est ouvert à l’amendement des projets de loi sur la réforme des retraites au sein de l’institution législative. Mais, les parlementaires de la Chambre haute craignent que leurs amendements soient retirés à la Chambre des représentants au sein de laquelle le gouvernement détient la majorité numérique même si le ministre de la Fonction publique et celui du Budget s’étaient engagés, lors d’une réunion de la commission parlementaire des finances, à défendre à la Chambre basse les amendements introduits de commun accord avec les conseillers sur les textes. Face à l’ambiance tendue avec les syndicats, le gouvernement va-t-il publier un communiqué unilatéral à la veille du premier mai pour annoncer aux travailleurs les mesures exposées aux syndicats ? Tout dépendra de l’issue de la réunion de Benkirane avec les centrales syndicales. Celles-ci se disent ouvertes à continuer les négociations sur les différents points après la Fête du travail.


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