Dans un live diffusé sur sa chaine Youtube, l’humoriste le plus boycotté de France n’a pas hésité à remettre en question la présence française au Mali, pire encore, il a invité les familles des soldats français tués à porter plainte contre l’Etat français.
En quelques minutes, sa vidéo était suivie par des milliers d’internautes. Alors que le France est en deuil suite à
la perte de 13 soldats au Mali, Dieudonné M’Bala M’Bala a interpellé les français, à sa manière.
Sommes nous en guerre? a-t-il questionné, avant de donner ses propres éléments de réponse dans une longue tirade.
« La question est parfaitement pertinente parce qu’hier des soldats français sont tombés au combat. Dès lors, la question que beaucoup se posent est si le Mali est un département français ou une région française ? Qu’est ce que des soldats salariés par le ministère de La Défense foutent au Mali? Que font les maliens, les africains de cette zone, à 150 sur un zodiaque à tenter de traverser la Méditerranée pour rentrer dans l’espace Schengen? Qu’est ce qui se passe? » a-t-il demandé aux spectateurs qui suivaient en direct son discours, écrit sur un cahier dont il tournait soignement chaque page, laissant appréhender ses prochaines déclarations.
Ce qui s’apparente à de la pure provocation, – d’autant plus que ces propos sont intervenus quelques heures après l’annonce– a été validé par des milliers d’internautes qui ont exprimé leur approbation par commentaire. Comme à son habitude, Dieudonné ne s’est pas arrêté là, il attaque ensuite Emmanuel Macron qui, en hommage aux soldats français tués au Mali a déclaré « Je salue des héros qui n’avaient qu’un seul but, nous protéger ». Dieudonné rétorque: « Qu’est ce qu’ils foutent au Mali si le but est de protéger les Français? » avant d’inviter les familles des victimes à porter plainte contre l’Etat français.
« Oui, l’Etat français nous a trompé sur le sens profond de cette Mission, ces soldats se sont laissé abusés et contrairement à ce qu’a laissé entendre Macron le but de l’opération menée au Mali n’est pas de nous protéger à nous les français ». La vraie question est là demande t-il « Qui est le nous? Aucun français ne s’est senti évidemment menacé dans ce désert malien alors pourquoi ces hommes sont là et pourquoi des migrants meurent noyés en tentant de franchir la mer Méditerranée ? La question centrale est là et nous devons nous la poser ».
La ministre de La Défense Florence Parle n’est pas épargnée » Elle est ministre de La Défense du territoire français et elle va aller au Mali pour rendre hommage (…) vous ne pouvez plus vous foutre de notre gueule, un an après la naissance des gilets jaunes vous n’avez toujours pas compris que le peuple français ne vous croit plus? Dès que vous parlez on a envie de vomir, ces soldats français ont participé à un braquage qui ne profite pas au peuple français, ils ont été utilisés pour protéger les intérêts des entreprises privées comme Areva, ils étaient là pour sécuriser leur approvisionnement en Uranium, les soldats français sont devenus des mercenaires… ».
Humour sous forme de Haine ?
« Le polémiste » comme le nomme les français, a été condamné à plusieurs reprises, dernièrement, le mercredi 27 novembre à 9.000 euros d’amende pouvant se transformer en emprisonnement en cas de non-paiement, pour complicité d’injure à caractère antisémite, après la publication d’une vidéo et d’une chanson intitulées «C’est mon choaaa». Cette chanson, qui avait été publiée en juin 2017 sur plusieurs plateformes, comporte notamment les paroles suivantes : « J’ai chaud à la tête devant le barbecue. Si les merguez sont casher, j’aurai peut-être la corde au cou. »
Le cas de Dieudonné divise, certains défendent ses sketchs d’autres demandent l’interdiction totale de ses spectacles et vidéos, qui selon eux incitent à la haine. Pour le tribunal, les paroles de cette chanson « renvoient incontestablement, par voie d’insinuation, au drame de la Shoah qui est tourné en dérision » et le « droit à l’humour » défendu par Dieudonné «se heurte à un autre droit, celui de la dignité humaine». Il avait nié être le chanteur et l’auteur de cette chanson, écrite selon lui par un détenu dans le cadre d’un « atelier de chanson potache » en prison.
Dieudonné était également jugé pour appel illicite aux dons, après avoir publié un message parallèlement à la vidéo appelant à la partager « en masse […] afin de lui permettre de payer son amende » dans le cadre de sa condamnation pour sa chanson « Shoah nanas ». Le tribunal l’a relaxé sur ce point, estimant qu’« inciter un public à visionner une vidéo afin de percevoir des revenus ne peut s’analyser comme une souscription publique ». Habitué des tribunaux, Dieudonné a été plusieurs fois condamné pour ses sorties antisémites, donnant raisons à ses détracteurs qui l’accusent d’alimenter l’antisémitisme en France. Pour les juges cela explique sa tendance à réitérer les discours de haine.