Chaouia. Dysfonctionnements à la pelle au sein de la RADEEC
La Cour des comptes vient de révéler plusieurs lacunes dans le système de gouvernance et la gestion stratégique de la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de la Chaouia (RADEEC).
Dans son dernier rapport, la Cour des comptes a mis le doigt sur plusieurs lacunes dans la gestion de la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de la Chaouia (RADEEC). Ainsi, l’audit de la Cour, qui a porté sur la période 2012-2017, a noté qu’au niveau du système de gouvernance et de la gestion stratégique de la régie, il y a ambiguïté concernant certaines informations présentées au Conseil d’administration (CA). «Les rapports soumis par la RADEEC au Conseil d’administration contiennent des informations non fiables ou bien non actualisées», note le rapport. Sur ce point, la Cour des comptes cite comme exemple l’information du CA de l’achat du logiciel «ERP» depuis 2014, alors que cette prestation n’a réellement eu lieu que vers fin juillet 2018. Il y a aussi le non-respect de la fréquence minimale des réunions du comité de direction et du comité d’audit.
«En effet, la Cour a relevé que le comité de direction ne tient pas ses réunions une fois par mois; il ne s’est réuni que deux fois par an au lieu de douze fois prévues comme seuil minimal», précise le rapport.
Ce n’est pas tout puisque le comité d’audit ne s’est réuni qu’une fois par an alors qu’il devait tenir trois réunions au minimum. L’autre lacune est afférente à la faible association des communes desservies aux plans d’actions de la régie. Ces dernières n’ont pas les documents d’orientation stratégique relatifs à leurs territoires (schémas directeurs d’eau potable, plans stratégiques quinquennaux, plans d’action annuels). La Cour a également pointé du doigt la non-actualisation de l’ancien cadre conventionnel. Une opération qui aurait permis de l’adapter au nouveau découpage administratif du Maroc.
«À cela s’ajoute le non-remplacement des anciens procès-verbaux de passation du réseau d’eau potable par des conventions encadrant les droits et obligations des deux parties afin d’assurer une gestion optimale de ce service public», précise la Cour des comptes.
Pire encore, le rapport déplore une faiblesse dans la prévention contre le risque de stress hydrique, prévisible dans la plupart des localités où la régie s’active. La liste des griefs, qui est assez longue, comprend aussi le retard dans l’actualisation et l’adaptation des schéma directeurs d’eau potable (SDEP) aux mutations constatées dans certaines zones d’action, la non-mise en place de zones de protection autour des sources et forages exploités par la régie, des carences en matière d’aménagement et de fonctionnement des réservoirs et en matière d’entretien et de maintenance des équipements techniques et d’opérations de détection et de réparation des fuites. «Et il y a aussi la lenteur excessive dans le traitement des réclamations liées à l’importante consommation d’eau potable», note la Cour des comptes.