Rentrée gouvernementale. Les trois chantiers prioritaires de l’Exécutif
Une nouvelle génération de plans sectoriels, la contribution au modèle du développement projeté et la mise en œuvre de la déconcentration seront les priorités du gouvernement.
La 1re réunion des membres du gouvernement ne pouvait passer inaperçue en raison des questions vitales soulevées par le souverain, que ce soit lors du discours du trône ou de celui prononcé à l’occasion de la commémoration de la Révolution du roi et du peuple. L’Exécutif s’est montré en effet réactif par rapport au grand sujet qui retient actuellement l’attention de l’ensemble des composantes de la classe politique, à savoir le nouveau modèle de développement.
«Le cadre général annoncé par le souverain et les étapes de la conception du nouveau modèle de développement qui s’en suivent, notamment l’approche de l’annonce de la commission qui sera chargée d’étudier les propositions font du Maroc un pays qui se distingue par sa démarche participative», a indiqué le chef du gouvernement lors de la réunion hebdomadaire du conseil.
«Cette vision prospective avec laquelle le gouvernement entame son travail avec ce que cela implique comme intégration des courants d’opinion exprimés par la société sera parmi les étapes déterminantes dans l’histoire de la nation», a insisté El Othmani.
Le calendrier de l’élaboration du nouveau modèle de développement devra s’accompagner de mesures qui renforceront le consensus requis autour du modèle projeté et de lui assurer des conditions favorables à son impulsion. La participation du gouvernement à ce chantier implique dans l’immédiat la préparation d’un bilan de l’ensemble des programmes de développement qui vont arriver à terme.
«Le gouvernement est appelé à poser une nouvelle génération de plans sectoriels, ce qui est de sa responsabilité et l’Exécutif va s’atteler immédiatement à travailler sur cette question et à lui donner l’importance qui lui convient», a insisté le chef du gouvernement.
Les plans sectoriels projetés devront essentiellement tenir compte des évaluations des politiques publiques qui ont été mises en œuvre. Pour le chef du gouvernement, il faudra cependant sauvegarder les programmes qui portent sur la réduction des disparités sociales et territoriales. C’est pour dire que la rénovation du modèle de développement devra cristalliser les efforts de l’ensemble des acteurs politiques durant cette étape, après l’annonce par le souverain de la création imminente d’une commission nationale à vocation consultative, laquelle devra travailler dans le même climat fédérateur que celui qui a marqué les travaux des deux autres commissions non moins importantes que sont celles de la réforme constitutionnelle et de la régionalisation avancée.
Déconcentration, la 2e étape entamée
Concernant cette 3e priorité de la rentrée, El Othmani a annoncé la tenue de la réunion du comité de pilotage de la mise en œuvre de la charte de la déconcentration, «après l’approbation des schémas directeurs, ce qui permettra au gouvernement de disposer d’une feuille de route en vue de passer à la seconde étape.
«À partir de la fin de cette année, il sera procédé au transfert des compétences aux directions régionales et selon une nouvelle ingénierie avec le lancement des administrations régionales partagées», a précisé le chef du gouvernement.
Le calendrier de l’entrée en vigueur de ces nouvelles structures administratives a été également validé et devra assurer aux directions régionales le statut d’interlocuteur des conseils régionaux. Faut-il rappeler que les compétences partagées entre l’État et les régions comportent notamment «les attributions dont l’exercice s’avère efficace lorsqu’elles sont partagées alors que leur exercice peut se faire sur la base des principes de progressivité et de différenciation ?». Le cadre contractuel entre l’État et les régions sera lui aussi décisif, ce qui permettra aux régions d’être en parfaite harmonie avec leur statut fixé par la loi organique qui impose que les conseils régionaux doivent prendre en considération tout ce qui a été convenu en matière de projets lors de l’élaboration du budget dans sa partie relative à l’équipement. Une responsabilité solidaire a été instaurée entre les services déconcentrés et ceux relevant des collectivités territoriales en vue d’assurer le suivi de la mise en œuvre des projets. Un comité régional de coordination sera de son côté mis en place, présidé par le wali, celui-ci aura en charge de veiller sur la convergence des actions des services et des établissements publics agissant dans le ressort territorial des régions.
Les préparatifs des conseils régionaux
Les instances élues s’attendent à la signature de contrats-programmes avec le gouvernement après l’effort qui a été consenti pour sortir la Charte de la déconcentration. Les conseils régionaux qui entameront leur 4e année de mandat en septembre prochain gardent un œil attentif sur le PLF 2020 avec l’établissement d’un nouveau barème de répartition des aides étatiques qui fixe les pourcentages pour chaque indicateur de la gestion régionale. Actuellement, le gouvernement poursuit le dialogue avec les régions pour accélérer le transfert des compétences tout en fixant les garanties de la bonne marche des services publics qui seront concernés. Parmi les pistes préconisées, la mise en conformité des programmes de développement communaux et ceux conçus par les provinces avec les PDR. Cette convergence reste en effet cruciale pour accélérer la réalisation des projets votés par les élus régionaux.