Souss-Massa. Le modèle de l’ISM rafle la mise
Grâce à son modèle basé sur l’octroi de prêts d’honneur sans intérêts et sans garanties, l’Initiative Souss-Massa a conclu trois conventions avec Maroc PME, l’ADS et le secteur privé pour le développement de l’entrepreneuriat dans la région Souss-Massa.
Depuis la mise en place du Plan de développement régional (PDR) de la région Souss-Massa, en mars 2017, la sphère entrepreneuriale est restée dans l’expectative de mesures préconisées dans le cadre du développement de l’entrepreneuriat à l’échelon régional avec Maroc PME et aujourd’hui les contours afférents à la mise en œuvre de cette offre entrepreneuriale sont désormais tracés en capitalisant sur l’expérience de l’Initiative Souss-Massa (ISM) qui s’est basée, depuis sa création en juin 2007, sur l’expérience française des plateformes d’initiatives locales fédérées sous le nom d’Initiative France d’octroi de prêts d’honneur sans intérêts et sans garanties. «Le rôle de l’ISM sera davantage renforcé en passant annuellement de la création de 60 à 200 TPE et auto-entrepreneurs ou plus», a annoncé Brahim Hafidi, président du Conseil régional Souss-Massa lors de la semaine de l’entreprise initiée, ce lundi, à Agadir avec Maroc PME (ex. ANPME). En vertu de l’article 5 de la convention des écosystèmes signée dans le cadre de la déclinaison régional du PAI, il a été stipulé que le dispositif de soutien des TPME et des auto-entrepreneurs (AE) fera l’objet d’une convention spécifique entre Maroc PME et le Conseil régional Souss-Massa pour la période 2018-2020. À cet égard, les porteurs de projets ainsi que les personnes inscrites au registre national de l’auto-entrepreneur bénéficieront d’un accompagnement entrepreneurial et d’un mentoring en plus de prêts d’honneur non producteurs d’intérêt. Une enveloppe de 10 MDH a été mobilisée par Maroc PME dans le cadre de cette convention spécifique pour un déploiement de ce programme de la part de l’ISM via le principe d’une gestion déléguée. Dans le détail, il s’agit de renforcer les capacités entrepreneuriales de 500 bénéficiaires (auto entrepreneurs et porteurs de projets) et les accompagner à développer et à élaborer leurs business plans en vue de pouvoir bénéficier de l’offre de prêts. S’agissant du mentoring, la contribution maximum de Maroc PME a été fixée à 10.000 DH TTC pour l’organisation d’événements de mentoring, soit un budget annuel maximum de 120.000 DH TTC. En ce qui concerne l’octroi des prêts d’honneur à 100 bénéficiaires, le plafond pour les auto-entrepreneurs a été fixé à 50.000 DH. Au total, le plafond de toute la ligne de financement des prêts d’honneur octroyés à l’ISM est de 5 MDH. «Ces prêts seront dédiés exclusivement au financement des investissements en matériel de production et équipements», explique Mohamed El Moudene, président de l’ISM. En corrélation avec le dispositif de soutien des TPME et des auto-entrepreneurs, mentionné dans la convention des écosystèmes industriels, l’objectif est d’accompagner près de 1.000 bénéficiaires (auto entrepreneurs, TPE et PME). Toujours est-il que la contribution financière du Conseil régional est en attente pour la mise en place d’autres au profit des auto-entrepreneurs et porteurs de projets.
Entrepreneuriat vert : 20 TPE seront créées
Outre le programme avec Maroc PME, l’ISM se chargera de l’exécution des projets inscrits dans le cadre de l’appui à l’entrepreneuriat vert dans la région Souss-Massa avec l’Agence de développement social (ADS) à travers sa coordination régionale implantée à Agadir. À cet égard, il est prévu la création de 20 très petites entreprises (TPE) vertes d’ici 3 ans (2018/2020). Le coût global du programme s’établit à 2,9 MMDH dont 1,4 MDH mobilisé par l’ADS sous forme de contribution financière et 1,5 MDH par l’ISM dont 100.000 DH assurés en nature. Au total, il s’agit du même principe : octroyer des prêts d’honneur sans garantie et sans intérêt aux TPE créées ou développées. Il va sans dire que la convention portant sur le lancement de ce programme d’appui à l’entrepreneuriat vert dans la région Souss-Massa a été conclue en septembre 2018 alors que sa mise en œuvre effective sera lancée en janvier 2019. En plus des partenaires classiques de la plateforme, l’ISM compte également impliquer l’Observatoire régional de l’environnement et du développement durable (OREED) en tant qu’institution qui vise à créer un espace régional d’échange et de coopération permettant de connaître l’environnement régional de l’entrepreneuriat. Parallèlement, un accompagnement pré et post-création et un suivi sont programmés au profit des TPE vertes avec des formations pour le renforcement de leurs capacités.
Entrepreneuriat : le privé s’implique
Cerise sur le gâteau, l’ISM a réussi aussi à attirer le secteur privé à travers la signature d’une autre convention avec Strapex Maroc, spécialiste marocain de la céramique et la Fondation Haj Lahoucine Achengli pour la constitution d’un fonds d’intervention, d’une subvention en nature en faveur des jeunes porteurs de projets et le renforcement des capacités de l’ISM par l’aménagement de son local sis à la Chambre de commerce, d’industrie et des services (CCIS) d’Agadir en plus de ses salles d’exposition et de l’achat d’un véhicule utilitaire. Au total, Strapex Maroc mettra à la disposition de la fondation Hadj Houcine Achengli une subvention en nature en produit céramique d’un montant d’1 MDH répartie à parts égales en 2019 et 2020 pour l’aménagement en céramique du local de l’ISM, les salles d’exposition de la CCIS et les locaux des porteurs de projets et des lauréats de l’institut spécialisé de technologie appliquée Fadma El Bouhali à Mirleft. De surcroît, une subvention financière sera également accordée en vertu de cette convention à l’ISM à hauteur de 500.000 DH pour l’acquisition d’un véhicule utilitaire. Au total, ce véhicule mobilisera 180.000 DH dont 90.000 DH assurés par la fondation Hadj Houcine Achengli alors que le reste sera mobilisé (160.000 et 250.000 DH) pour l’accompagnement des startups sous forme de modules de formation et de prêts d’honneur pour le financement des projets et des startups des candidats désirant créer et développer leurs entreprises à travers la validation de leurs dossiers par le comité d’agrément.