Plusieurs Marocains se sont opposés au maintien de l’heure d’été annoncé il y a quelques jours. Aujourd’hui, ils se montrent plus que jamais contraints par cette décision, notamment les parents d’élèves, une semaine avant l’entrée en vigueur du nouvel horaire scolaire. Sur les réseaux sociaux, déjà, plusieurs Marocains dénoncent une décision qui “n’a aucun sens, qui met le citoyen face à des obligations quotidiennes ingérables, dont le gouvernement ne tient pas compte”.
Suite au maintien de l’heure d’été, le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle et de la recherche scientifique, Saaid Amzazi, a annoncé un nouvel horaire scolaire, démarrant à 09 h 00 du matin, qui sera adopté à partir de lundi prochain dans l’ensemble des établissements scolaires publics et privés à l’échelle nationale. Un nouvel horaire qui sera également appliqué dans les administrations publiques à partir du 12 novembre.
Le problème semble être résolu pour le gouvernement, mais pour de nombreux citoyens, ce n’est que le début d’un grand casse-tête… Comment le salarié dont les journées de travail démarrent à 8h peut-il gérer l’horaire scolaire de ses enfants qui, lui, débute à 9h? Comment les employeurs adapteront-ils leurs horaires et jusqu’où ira leur flexibilité devant la nouvelle grille d’horaires?
Auprès de nombreuses personnes sondées, l’inquiétude est palpable. “J’ignore comment je vais gérer tout cela avec mon mari, d’autant plus qu’on doit être tous les deux à nos bureaux à 08 h00. Dois-je laisser mon garçon dans la rue entre 08 h 00 et 09 h 00, ou bien lui laisser la clé de la maison pour qu’il puisse aller seul à son collège et fermer la porte derrière lui ? Je ne sais pas comment nous adapter à ce décalage et mon employeur n’a encore rien prononcé à propos de cette question”, déclare une employée de banque de 33 ans.
“L’éducation préscolaire n’est pas concernée par ce décalage. Je n’ai donc pas de problème pour l’instant avec mon bébé. Cependant, si je dépose ma fille adolescente à son lycée une heure avant le début des cours, je devrais payer des frais supplémentaires de garde à son établissement. Et si j’arrive en retard à mon boulot, je subirais une retenue sur mon salaire, ce qui me sanctionnera dans les deux cas par des frais supplémentaires que je suis incapable de supporter”, témoigne un salarié de 44 ans.
De leur côté, les syndicats estiment avoir été mis devant le fait accompli. Dans une déclaration aux ECO.ma, Abderrahman Azzouzi, secrétaire générale de la Fédération démocratique du travail (FDT), assure que “rien n’est encore décidé pour faire face à ce décalage. C’est l’entrée en vigueur qui permettra de relever les difficultés réelles de cette question et notre réaction se fera dans ce sens ». Selon lui, “il est possible que les entreprises se voient dans l’obligation de décaler leurs horaires de travail à 09 h 00”.
Pour s’expliquer sur cette nouvelle, Saâdeddine El Othmani a annoncé dans différentes sorties médiatiques que “le gouvernement est conscient que cette décision peut déplaire aux Marocains. Pourtant, cette aventure permettra au Maroc de faire une économie annuelle de 240 millions de dirhams”. Le chef de gouvernement a ainsi promis “une souplesse au niveau des horaires scolaires pour s’adapter à ce maintien grâce à des mesures d’accompagnement en faveur des élèves, notamment dans le monde rural ainsi que dans les administrations”.