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Liquidation de la Samir. La déchéance pour Al Amoudi et Baâmer

La décision était attendue; elle vient d’être confirmée par le Tribunal de commerce de Casablanca. Les biens de dirigeants de la Samir seront visés par la procédure de liquidation judiciaire.

Le Tribunal de commerce de Casablanca (TCC) a rendu, lundi 5 novembre, son verdict : le processus de liquidation judiciaire de la Samir sera étendu aux biens de plusieurs dirigeants de l’entreprise. Mohammed Al Amoudi (PDG) et Jamal Baâmer (DG) sont les principaux dirigeants de l’entreprise de raffinage visés par cette décision de justice. Sont également concernés par la décision du TCC quatre administrateurs étrangers: Bassam Abourdina, Jason Milazzo, Lars Nelson et John Ozold. Tous ces dirigeants ont été sanctionnés par une déchéance commerciale au Maroc pour une période de 5 ans. La demande du parquet d’étendre également la procédure à Mohammed Hassan Bensaleh et Mustapha Amhal, deux actionnaires minoritaires de la Samir, n’a pas été retenue par le président de la Cour. Les deux hommes d’affaires échappent ainsi à de lourdes sanctions. Autre décision majeure prise par le TCC: l’extension de la liquidation judiciaire à la Coral Hotels & Resort Company (groupe hôtelier présent dans six pays de la région MENA) et ) la société hôtelière Samir (Amphitrite Beach Hotel Mohammedia), dont El Amoudi était actionnaire majoritaire. Cette nouvelle procédure, entamée le 5 novembre, sera conduite par le même binôme en charge de la liquidation de la Samir: Abderrafi Bouhamria, juge-commissaire, et Abdelkbir Safadi au titre de syndic.

Et la responsabilité du gouvernement?
«C’était une décision prévisible. Elle confirme ce que nous disions depuis le départ de la liquidation judiciaire en juin 2016. La responsabilité des gestionnaires est avérée, elle vient d’être confirmée par la décision de justice», commente Houcine El Yamani, coordinateur national du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole (également appelé Front). Cette coalition, composée d’associations de la société civile et de partis politiques, rappelle à cette occasion «la direction déchue de la société et son Conseil d’administration à travers leur mauvaise gestion, leur reniement des engagements d’investissements et la pratique du chantage et des menaces exercés sur les intérêts de la Nation et sa sécurité énergétique». Le Front estime que, désormais, «le tribunal de commerce a achevé sa mission dans le cadre de ses compétences spécifiques qu’il exerce en toute indépendance».
«L’heure est venue pour l’État d’assumer ses responsabilités», souligne El Yamani. 

Pour la relance de l’activité de la raffinerie, ce dirigeant du Front insiste sur ce volet: «la chute de la Samir, sa mise en liquidation judiciaire et la suspension de sa production relèvent d’une responsabilité établie et conjointe de l’État marocain et de la société elle-même. L’État, à travers l’obscure privatisation et son mutisme au sujet des déséquilibres, abus et malversations subis par la raffinerie». Et d’ajouter: «L’État et le gouvernement assument l’entière responsabilité de la coopération permettant de fournir toutes les conditions nécessaires à la poursuite de la production de la raffinerie de Mohammedia, de la clarification de la politique générale des pouvoirs publics en faveur de l’investissement dans les industries du raffinage pétrolier, de l’organisation du secteur des hydrocarbures et de l’arrêt de la domination des grands distributeurs». Rappelons enfin que l’extension de la procédure aux dirigeants fait suite à une demande émanant de Mohamed El Krimi, ex-syndic chargé de la liquidation de la Samir en novembre 2017.



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