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Industrie du raffinage. Sauver la SAMIR ? “Oui, c’est possible” !

La SAMIR peut-elle encore être sauvée ? Le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie de pétrole y croit dur comme fer. Dans un document exclusif, cette coalition nous livre ses arguments.

Cette coalition hétéroclite, composée de partis politiques, de syndicats, d’associations, de parlementaires, d’économistes et de salariés de l’entreprise et créée en juillet dernier, vient d’élaborer des scénarios de reprise de la production de la raffinerie marocaine de pétrole. Ces pistes de sortie de crise figurent dans un rapport remis aux différents acteurs publics de ce dossier. Les Inspirations ÉCO publie, en avant-première, ces scénarios.

Choix n°1: la gestion libre
La raffinerie de Mohammedia est à l’arrêt depuis août 2015. «Pour éviter de perdre davantage de temps, ce qui est de nature à impacter négativement les moyens matériels de l’entreprise, le Code de commerce doit être activé», peut-on lire dans ce document. Le code autorise le Tribunal de commerce à prendre toutes les dispositions nécessaires pour préserver la valeur des actifs de l’entreprise. «En attendant l’issue des négociations de cession, la gestion libre permettrait la réhabilitation de la raffinerie et sa remise en marche», estiment les auteurs. Le front propose une reprise de l’activité pour une période «minimale de trois années», le but étant de protéger les actifs de la société de toute dévalorisation.

Choix n°2 : la cession aux tiers
Cette option est celle que privilégie le Tribunal de commerce. Selon ce rapport, 20 à 25 offres de rachat ont été déposées. Seuls 3 à 4 candidats sont toujours intéressés. Le front explique cette situation par «l’attentisme du gouvernement» qui ne fait rien pour «faire aboutir la cession judiciaire au profit des soumissionnaires qui sont encore intéressés par l’acquisition des biens de la Samir», regrette le front. Pour cette coalition, le cadre de cette session dépasse celui du Tribunal de commerce. «Traiter ce dossier avec le souci de défendre les intérêts du pays exige de fournir une réponse immédiate aux demandes de garanties formulées par les investisseurs intéressés par l’acquisition de la raffinerie de Mohammedia», exige le front. Le rapport propose aussi d’accompagner l’acquéreur jusqu’à ce que la société recouvre sa santé financière et son cycle normal de production.

Choix n°3 : transformer les dettes en participation au capital
La Samir est endettée à hauteur de 44 MMDH, dont 13 MMDH auprès de la Douane. «Il est possible pour un groupe de créanciers, à fortiori pour les importants d’entre eux, de négocier avec les autres créanciers pour convenir d’un accord de transformation des créances en participation au capital», suggère le front. Ce scénario impliquerait que la Douane participe au capital de la nouvelle société et organise ensuite les conditions de son retrait, «ce qui lui permettrait de réaliser des gains financiers à l’issue de la seconde étape», précisent les auteurs du rapport. Cette solution, jugée «applicable» par le front, a été catégoriquement refusée par la Douane !

Choix n°4 : la cession à une société mixte
C’est la formule que privilégie le front. Elle consiste à créer une société d’économie mixte avec la participation de six catégories d’actionnaires : une société internationale spécialisée dans le raffinage, l’État, les distributeurs de produits pétroliers au Maroc, des banques, des investisseurs institutionnels et les salariés. Ensuite, la nouvelle société signerait une convention d’investissement avec l’État. Le succès de cette solution nécessitera «une coopération entre les contractuels pour assurer les meilleures conditions de production».

Choix n°5 : la récupération et la nationalisation
Cette piste a été proposée à plusieurs reprises par les salariés de la Samir. Ce document l’étaye avec un argumentaire juridique. «Les résultats catastrophiques consécutifs à la privatisation et à la violation des engagements de mise à niveau de l’outil industriel doivent conduire l’État à mettre en œuvre les dispositions lui permettraient de sanctionner ces dysfonctionnements. L’État doit récupérer les actifs de l’entreprise et engager les démarches judiciaires nécessaires visant à étendre la procédure de liquidation judiciaire à tous les dirigeants de la société et à tous ceux qui ont profité d’un enrichissement sans cause sur le compte de la Samir», martèle le front. Les membres de cette coalition sont conscients des réticences idéologiques liées à ce scénario, mais ils insistent dans leur conclusion sur la nécessité stratégique de l’industrie du raffinage: «L’avenir de la raffinerie est lié pour l’essentiel à la position politique de l’État. Nous considérons le transfert à une société mixte et le renforcement des instruments de contrôle externe et interne comme étant un nouveau départ pour cette industrie au Maroc, sur la base de la transparence et de la bonne gouvernancef».


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