Maroc

Des pistes pour sauver les universités à accès libre

Le programme de la première Rencontre pédagogique nationale organisée par le ministère de l’Éducation nationale, sous le thème «L’université renouvelée : la licence, un enjeu pour la qualification académique et l’intégration professionnelle», s’est achevé le 03 octobre à Marrakech. Place aux recommandations.

 
Organisée par le ministère de l’Éducation nationale les 2 et 3 octobre à la ville ocre sous le thème «L’université renouvelée : la licence, un enjeu pour la qualification académique et l’intégration professionnelle», cette rencontre, placée sous le haut patronage du roi Mohammed VI, a traité la problématique de la qualité d’enseignement dans les établissements universitaires à accès ouvert avec pour ambition d’exécuter les hautes instructions royales contenues dans les discours prononcés par le Souverain à l’occasion de la Fête du Trône et du 65e anniversaire de la Fête de la Révolution du roi et du peuple. 

La séance d’ouverture de cette rencontre, tenue sous la présidence du chef de gouvernement, Saad Dine El Otmani, a été marquée par la participation de 700 acteurs des champs de l’enseignement supérieur, de la politique et de l’entreprise, notamment le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de lenseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saaid Amzazi, le secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Khalid Samadi, en présence de membres du gouvernement, d’éminentes personnalités, des présidents des universités publiques, des vice-présidents chargés des affaires pédagogiques, des doyens des établissements à accès ouvert, des vice-doyens chargés des affaires pédagogiques, des enseignants-chercheurs, des chefs des départements, des coordinateurs des filières de la licence fondamentale et professionnelle et des cadres administratifs de ces établissements, et des représentants des syndicats, des partenaires socio-économiques et de l’administration centrale.

4 axes, 4 ateliers 

Le programme de cette réunion, première en son genre, s’est articulé autour de quatre ateliers de travail consacrés à la discussion de quatre axes stratégiques de la réforme universitaire en cours.


Le premier atelier s’est assigné l’objectif de dénouer la problématique de l’orientation scolaire pré-universitaire en portant la réflexion sur les questions de la mise en place d’une politique d’orientation obligatoire, la délimitation du champ d’action des différents acteurs du processus d’orientation au niveau du lycée et des universités, les procédures pédagogiques, organisationnelles et techniques à mettre en place afin de réussir le chantier de l’orientation précoce, et enfin, la conception d’un nouveau modèle pour les établissements à accès ouvert, basé sur l’adéquation de la formation aux besoins du marché de l’emploi. 

Le second atelier a traité la problématique de la diversification de l’offre de formation au niveau des établissements à accès ouvert. Au cours de cet atelier, la lumière a été portée sur les approches pouvant être adoptées pour s’assurer de la diversification des formations proposées aux niveaux des universités et leur adéquation avec les besoins du marché de l’emploi, les moyens à mettre en place pour renforcer les partenariats entre les universités, les acteurs économiques et les organisations professionnelles, et enfin, le modèle d’université à accès libre à adopter dans les années à venir afin qu’elle soit à même de participer au développement du pays à travers la formation d’étudiants à forte employabilité. 

Le troisième atelier a constitué l’occasion pour les participants de repenser l’actuelle architecture pédagogique des universités à accès libre et proposer, suivant une approche participative, une nouvelle vision de la réforme basée sur l’amélioration de la qualité de la formation cognitive, et celle des soft-skills. 
L’acquisition des soft-skills est la thématique centrale du quatrième atelier qui avait pour but de concevoir une feuille de route pour améliorer les compétences transversales des étudiants, notamment à travers l’apprentissage des langues étrangères. 
La rencontre a également été marquée par l’organisation de deux tables rondes, la première sous le thème «L’adéquation de la formation avec les exigences du marché du travail», et la seconde sous le thème «Le système de crédits». 

Quid des recommandations 

Cette rencontre de deux jours a été sanctionnée par une série de recommandations visant la promotion de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. En effet, les participants ont appelé à l’instauration d’un parcours de découverte des métiers et du projet personnel en vue de sensibiliser les élèves depuis le cycle primaire quant à l’importance des activités professionnelles et de les inciter à mettre en avant leurs penchants dans le cadre de l’orientation précoce.
Ils ont également plaidé pour une évaluation des expériences antérieures en matière d’accompagnement et la mise en place d’un nouveau système en faveur des étudiants de la première année en particulier, soulignant l’importance de la création de commissions mixtes entre les universités et les académies régionales pour la mise en œuvre du système d’orientation.


Ils ont insisté sur la nécessité de l’adoption d’une approche participative pour l’implication du secteur de l’éducation et de la formation et celui privé dans le domaine de l’orientation scolaire, professionnelle et universitaire, tout en soulignant l’impératif de renforcer le rôle des professeurs universitaires dans l’opération d’orientation et d’accompagnement des étudiants.

Les participants ont appelé également à transcender les ruptures existant actuellement entre les différents cycles d’enseignement et à résoudre la problématique du passage d’une langue d’enseignement à une autre entre les cycles secondaire et universitaire, à partir du primaire en passant par le collégial et le secondaire.

Ils ont, enfin, plaidé pour le soutien de la formation continue des enseignants, en particulier dans les domaines des techniques modernes, et l’élaboration d’un référentiel national des formations dans l’enseignement supérieur, d’une architecture pédagogique et d’un modèle éducatif universitaire efficient et de qualité, outre l’encouragement de la recherche en matière des sciences de l’éducation.



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