Insertion professionnelle. De nouveaux programmes en vue
L’amélioration des données relatives au marché du travail sera prioritaire en 2019. Le respect des normes du travail décent figure en tête de liste des recommandations émises par le rapport de performance du ministère de l’Emploi.
Les données du projet du rapport de performance du département de l’Emploi et de l’insertion professionnelle commencent par l’évaluation du rendement de l’Observatoire de l’emploi. Le nombre des publications portant sur la situation de l’emploi a stagné entre 2017 et 2018 avec 15 publications au moment où ce nombre devra atteindre 18 durant la prochaine année. Pour l’indicateur portant sur «la promotion du travail productif», le taux d’insertion des bénéficiaires des programmes devra atteindre 70% en 2019.
«Le calcul de cet indice se base sur le croisement des données de l’ANAPEC et celles de la CNSS», indique le projet du rapport de performance qui insiste sur la généralisation des modalités d’évaluation de ce programme à l’ensemble des initiatives destinées au renforcement de l’employabilité. Il est utile de souligner que le dispositif d’incitation à l’emploi au profit des entreprises ou associations s’étale jusqu’à fin 2019 et prévoit, dans la limite de 5 salariés, l’octroi pour une durée de 24 mois de plusieurs avantages qui commencent à prendre effet dès le recrutement, essentiellement l’exonération de l’IR du salaire mensuel brut plafonné à 10.000 DH ainsi que la prise en charge par l’État de la part patronale au titre de la cotisation due à la CNSS et de la taxe de la formation professionnelle. L’entreprise reste quant à elle libre de choisir les 5 salariés pouvant bénéficier en temps des deux avantages qui seront mentionnés par les parties chargées de sa mise en œuvre. La focalisation sur l’actualisation des indicateurs du marché du travail sera le principal challenge. Un programme sera mis en œuvre dans l’optique de mettre en place un nouveau système sur l’offre et la demande en compétences ainsi que la hausse de la cadence de la publication des données relatives au marché. En matière de respect des exigences du travail décent, c’est l’effort législatif et réglementaire qui est mis en avant avec 21 textes qui seront finalisés d’ici fin 2019 dans l’objectif «d’adapter l’arsenal légal national avec les critères internationaux», souligne le rapport.
Parmi les engagements importants qui seront prioritaires se trouve «la préparation des rapports qui devront être adressés au Bureau international du travail (BIT) et qui couvrent la période 2017-2019. C’est la prévention des risques et maladies professionnelles qui accapare l’attention avec un total de 1.200 employeurs qui devront être sensibilisés avant la fin de 2019. Le département de tutelle envisage aussi durant cette année d’entamer des tournées régionales pour la mise en œuvre de ce programme de sensibilisation. Parallèlement à ces mesures d’accompagnement des entreprises, l’État compte aussi changer les méthodes d’inspection «pour les rendre conformes aux normes internationales», insiste le projet du rapport de performance. «L’amélioration des visites d’inspections via une hausse annuelle de 10% en matière de conformité avec les normes fixées par les instances internationales», souligne le rapport de performance. La Direction du travail au sein du ministère devra mettre à la disposition des inspecteurs des guides qui unifient leurs actions «avec des contre-visites qui seront menées», ajoutent les données du rapport de performance.
Dotations budgétaires
Le budget du ministère de l’Emploi et de l’insertion professionnelle devra passer de 548 MDH en 2018 à plus de 583 MDH en 2019. Les projections du projet de rapport de performance du ministère s’attendent à ce que le budget du ministère passe à 617 MDH en 2020. Au niveau régional, la présence des services extérieurs du ministère demeure importante au niveau de l’axe Casablanca-Rabat. Au total, ce sont plus de 367 MDH qui seront alloués aux rubriques de dépenses d’équipement et celle d’investissement. D’autres dotations seront affectées respectivement pour «l’activation des recommandations de l’inspection générale du ministère, l’accompagnement en matière de partenariat ainsi que pour le dialogue social et les consultations», selon le récapitulatif des dotations prévisionnelles. Les montants alloués au soutien des programmes d’emploi restent de leur côté faibles, avec 3,2 MDH qui sont inscrits dans le budget du ministère, tout le budget qui est réservé à l’amélioration des interventions des inspecteurs du travail et qui ne dépasse pas 1,6 MDH.