Éco-Business

Tourisme. Un second souffle pour la Vision 2020

L’euphorie des arrivées pourrait bien faciliter le redéploiement du programme national du tourisme. Selon les opérateurs, seul un soutien aux structures intermédiaires pourrait assurer un développement durable du secteur.

Critiquée par la Cour des comptes et les opérateurs, la politique nationale du tourisme pourrait bien connaître une deuxième vie, grâce au bond des arrivées. En effet, selon l’Observatoire du tourisme, un total de 7 millions de touristes ont visité le royaume durant les sept premiers mois de l’année 2018, en progression de 7% par rapport à la même période un an plus tôt. Le nombre des touristes étrangers (TES) a progressé de 15%, alors que les arrivées des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont diminué de 1%. Cette hausse a concerné les principaux marchés émetteurs, en particulier l’Italie (14%), l’Allemagne (9%), la France (6%) et le Royaume-Uni (5%). Concernant les nuitées totales enregistrées dans les établissements d’hébergement touristique classés, elles ont connu une hausse de 10% à fin juillet 2018 (+13% pour les touristes non-résidents et +2% pour les résidents). Les deux pôles touristiques Marrakech et Agadir ont généré, à eux seuls, 60% des nuitées totales à fin juillet, relève l’observatoire, qui note que ces deux villes ont connu une augmentation de 12% et 10% respectivement. Les autres destinations ont également affiché des bonnes performances, en particulier Fès, Rabat et Tanger avec des hausses de 19%, 13% et 9% respectivement. Par ailleurs, les recettes générées par l’activité touristique des non-résidents au Maroc se sont élevées à 38,3 MMDH à fin juillet contre 35 MMDH en 2017, soit une hausse de 9,4%. Pendant le mois de juillet, le nombre d’arrivées des touristes aux postes-frontières a enregistré une baisse de 2% par rapport au même mois de 2017 (+4% pour les TES et -4% pour les MRE), ajoute l’observatoire. Ces chiffres continuent donc de placer le Maroc en tête des destinations touristiques africaines. Le pays a dépassé le cap des 10 millions de touristes pour la quatrième année consécutive, se plaçant ainsi à la première position, en termes d’arrivées, devant l’Afrique du Sud, la Tunisie, l’Égypte et le Zimbabwe. En termes d’emplois directs, le Maroc se classe parmi les pays ayant enregistré le plus haut taux d’emploi direct en 2017, avec plus de 824.000 postes dans l’industrie du tourisme.

Dépasser le cap des 12 millions d’arrivées
Les opérateurs tablent donc sur une année 2018 bien plus fructueuse que la précédente, et le cauchemar de la séquence 2008-2015, marquée par une crise financière des pays émetteurs, semble derrière eux. Mais ces derniers ne cessent de revendiquer un meilleur soutien aux structures intermédiaires. En effet, au niveau de l’accompagnement des PME touristiques, deux dispositifs d’appui ont été mis en place dans le cadre de la Vision 2020, à savoir «Moussanada Siyaha» et «Renovotel», mais dont le bilan a été bien en deçà des attentes, regrette la Cour des comptes dans son dernier rapport. D’ailleurs, sur les enveloppes respectives prévisionnelles de 420 et 500 MDH, seuls 1,91 MDH et 35,4 MDH ont été engagés. La Cour souligne par ailleurs qu’aucune des instances de gouvernance, qui ont été prévues pour la mise en œuvre de la stratégie «Vision 2020», aussi bien au niveau national (le Conseil national de tourisme) qu’au niveau local (les huit agences du développement touristique), n’a vu le jour. En tout, les 15 CPR signés prévoient la réalisation de 944 projets touristiques avec un montant total de plus de 151 MMDH. Mais seuls 37 projets ont été réalisés à fin 2015, pour un montant de près de 1,4 MMDH, soit un taux de réalisation de moins de 1%.


200.000 touristes chinois d’ici la fin d’année ?

Quelques jours après le 7e Sommet de la Fédération internationale des villes touristiques organisé à Qingdao (est de la Chine), auquel a participé le Maroc, les opérateurs marocains ont exprimé leur satisfaction vis-à-vis des résultats dudit sommet, notant que des consultations sont en cours entre les opérateurs marocains et l’Autorité de l’aviation civile chinoise pour accélérer la mise en place d’une liaison aérienne directe entre les deux pays. Lors de sa participation au sommet, Adil El Fakir, directeur général de ONMT, a fait savoir que l’office a «réussi à tenir des rencontres et à nouer des partenariats avec de grandes villes, mais aussi avec des professionnels chinois pour augmenter davantage l’attractivité touristique du Maroc auprès des touristes chinois». Le Maroc avait reçu 120.000 visiteurs chinois en 2017, et déjà accueilli quelque 100.000 touristes chinois durant les cinq premiers mois de 2018. Selon lui, ce chiffre pourrait atteindre 200.000 personnes d’ici la fin de l’exercice.



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