Gouvernement-CGEM. Nouvelle ère
En vue de préparer le projet de Loi de finances (PLF 2019), le Chef de gouvernement a rencontré une délégation de la CGEM. C’est le moment choisi pour lancer une nouvelle phase dans la relation entre l’Exécutif et le patronat.
Si ce n’est l’absence de toute présence féminine des deux parties, la photo souvenir est quasiment parfaite. Cinq membres du gouvernement, côte à côte, avec les huit membres du bureau de la CGEM à l’issue d’une rencontre tenue le 7 septembre au siège du chef du gouvernement. Les deux parties s’engagent à «dynamiser les mécanismes d’actions communes en vue d’une meilleure croissance économique».
La CGEM propose une nouvelle méthode
Ce n’est certes pas la première fois que la CGEM et l’Exécutif se réunissent à la veille de la préparation du PLF, mais les nouveautés sont le ton et la teneur des outputs qui augurent d’une nouvelle ère de collaboration entre les deux parties. Comme le souligne un dirigeant de la CGEM ayant pris part à cette réunion: «Nous avons eu une très bonne écoute et une grande disponibilité de la part du chef du gouvernement». Ce représentant du patronat s’est dit «ravi par la présentation de M. Benchaâboun. Les priorités du ministre des Finances cadrent parfaitement avec nos préoccupations». Notons que la délégation patronale est venue à la rencontre avec une proposition intitulée: «Un cadre de travail CGEM-gouvernement, schéma proposé par la CGEM». «Il faut maintenant donner une nouvelle dynamique au comité de travail avec une volonté d’aller de l’avant en matière de réformes», martèle notre source. Et d’insister : «Le rythme de la prise de décision doit s’accélérer et la méthode de travail doit évoluer».
Un comité Benchaaboun-Rahhou
La CGEM est arrivée aussi avec des propositions pour obtenir les fameux quick wins promis par Mezzouar lors de sa campagne électorale. L’équipe de la CGEM a également présenté des propositions de réformes à moyen et long termes au sujet de plusieurs axes notamment l’emploi des jeunes, l’encouragement des PME et la simplification des procédures, le renforcement des programmes de formation répondant aux besoins du marché de l’emploi. Pour sa part, le Chef de gouvernement a exposé les réformes pour améliorer le climat d’investissement, notamment la révision du cadre institutionnel des CRI, la refonte de la loi sur les PPP et le lancement du chantier de la décentralisation prévu pour octobre prochain. Cette séance a permis d’aboutir à la création des comités thématiques de travail. «Les deux parties ont convenu d’arrêter des mécanismes communs de travail notamment les groupes de travail présidés par des responsables de la CGEM et du gouvernement, qui seront chargés d’assurer le suivi et l’aboutissement des dossiers prioritaires», a-t-il été communiqué après la réunion. Le premier comité sera consacré au PLF 2019. «Il a été également procédé à la mise en place d’un premier groupe de travail conjoint devant s’atteler à l’examen des propositions de mesures en faveur de l’entreprise et du climat des affaires», annoncent-ils. Ce groupe de travail est présidé du côté gouvernemental par Mohammed Benchaâboun et du côté de la CGEM par Ahmed Rahhou, son vice-président. La CGEM a également obtenu satisfaction concernant le rythme de travail de ces comités. «Il est trop tôt pour tirer les conclusions hâtives de cette réunion, on jugera le tout aux résultats», tempère le dirigeant de la CGEM. Ces résultats sont attendus dans deux semaines.
Salaheddine Mezouar
Président de la CGEM
Le secteur privé marocain a une confiance forte dans le potentiel de son pays. Nous sommes convaincus que nous pouvons travailler avec un meilleur rythme. Pour y arriver, j’ai insisté auprès de M.le chef du gouvernement non seulement sur les mesures prioritaires à prendre, mais aussi sur la visibilité nécessaire à offrir à l’investisseur.
Saâdeddine El Othmani
Chef de gouvernement
Cette réunion importante nous a permis d’établir un agenda pour poursuivre le dialogue avec la CGEM afin de donner une impulsion à l’amélioration du climat des affaires pour l’entreprise nationale, permettre la création de l’emploi et, in fine, le développement économique du pays pour le bien du citoyen marocain.