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Accusés de partialité, Twitter, Google et Facebook dans le collimateur de la justice américaine

Après les menaces, l’administration américaine a annoncé mercredi qu’elle allait passer à l’acte en se penchant sur des soupçons de partialité pesant sur les géants internet Twitter, Facebook ou encore Google, accusés par Donald Trump de bâillonner les voix conservatrices.

Le ministre de la Justice, Jeff Sessions, veut discuter avec plusieurs procureurs fédéraux, avant la fin du mois, « de l’inquiétude grandissante que ces sociétés puissent mettre à mal la libre concurrence et étouffent intentionnellement les échanges libres des idées sur leurs plateformes », a indiqué le ministère dans un communiqué.

Il a été diffusé à l’issue d’une audition des dirigeants de Twitter et Facebook par une commission sénatoriale pour évoquer les campagnes d’ingérences politiques étrangères sur les réseaux sociaux.
Le président américain avait récemment mis en garde les géants de la Silicon Valley contre ce qu’il estime être un manque d’impartialité. Il accuse notamment Google de truquer les résultats de son moteur de recherche au profit des médias « de gauche » et, logiquement, au détriment des conservateurs.

Le géant de la recherche en ligne avait alors démenti avec véhémence, assurant ne rechercher que la qualité et la pertinence de la recherche.

« Twitter n’utilise pas l’idéologie politique pour prendre ses décisions, qu’elles soient liées au classement du contenu de notre service ou à la façon dont nous appliquons notre règlement », a affirmé pour sa part le patron de Twitter, Jack Dorsey, dans une déclaration préparée et diffusée avant son audition au Sénat, où il était entendu avec la numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg.

Jack Dorsey a ensuite été de nouveau interrogé pendant plusieurs heures, seul cette fois, par une commission de la Chambre des représentants, en particulier sur les accusations de partialité venues du camp républicain.
« Censurez-vous les voix conservatrices? », lui a demandé le représentant démocrate (Pennsylvanie) Mike Doyle. « Non », a répondu le fondateur de Twitter.

Comme d’autres élus démocrates, Mike Doyle a profité de cette audition pour balayer ces accusations, les qualifiant même « de ramassis de conneries ».

Plusieurs ont aussi souligné « l’hypocrisie » de ces accusations alors que Donald Trump utilise lui-même abondamment Twitter pour s’exprimer.

Devant les sénateurs, Jack Dorsey et Sheryl Sandberg ont une nouvelle fois admis avoir tardé à combattre les manipulations sur les réseaux sociaux, notamment lors de la présidentielle américaine de 2016, affirmant toutefois être mieux armés pour les prochaines échéances, en particulier les législatives américaines de novembre.

Pourtant lui aussi convié, Google n’a pas participé à cette audition.

Dans une déclaration écrite, le juriste en chef de Google, Kent Walker, a promis que le moteur de recherche continuerait à combattre les ingérences étrangères, notamment par « une plus grande transparence dans les publicités électorales ».

En avril, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, avait présenté ses excuses aux parlementaires pour les failles de sécurité du réseau social, après le scandale Cambridge Analytica.
Facebook avait été largement critiqué pour n’avoir pas su identifier les manipulations politiques et a, depuis, développé des outils pour tenter de mieux les repérer.

La question est d’autant plus prégnante que les autorités américaines ont mis en garde contre de nouvelles tentatives de manipulation lors des législatives de novembre.

Selon le centre de recherche Pew, 43% des sondés estimaient en juin que les principales sociétés technologiques soutenaient les opinions progressistes plutôt que conservatrices, et 72% pensaient que les réseaux sociaux censuraient les opinions politiques qu’elles désapprouvent.



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