L’industrie marocaine manque d’espaces d’accueil
La juridiction financière regrette aussi une insuffisance au niveau de leur répartition géographique, précisant que 38% de ces EAI sont concentrés dans le nord-ouest du territoire national, notamment aux alentours de l’axe Kénitra-Casablanca, ce qui engendre un déséquilibre régional.
S’agissant de la connectivité des Plateformes industrielles intégrées (P2I) et des Parcs industriels (PI) par rapport aux infrastructures de transport (autoroutes, aéroports, ports et gares), le rapport note que les P2I sont surtout éloignées des ports d’environ 11 à 300 km et que les PI se situent entre 1 et 82 km (PI Selouane) des autoroutes et entre 0 et 127 km (PI Jorf Lasfar) des aéroports.
Le document constate aussi que la majorité des terrains ayant accueilli les EAI sont domaniaux, «ce qui a eu des répercussions négatives sur la performance de certains espaces, vu leur localisation inadaptée aux besoins des investisseurs industriels».
Évoquant le côté écologique, la cour déplore que le Maroc ne dispose pas, jusqu’à maintenant, d’un EAI écologique et que plusieurs EAI fonctionnent sans stations d’épuration des eaux usées (STEP) ou avec une STEP provisoire, alors que le programme d’efficacité énergétique «connaît une faible application».
Le rapport fait également état d’une capacité compétitive «insuffisante» en matière d’incitations à l’investissement et d’offre de services et d’une performance faible dans plusieurs EAI, tandis que l’appréciation de la mise en œuvre des plans relatifs à ces espaces a révélé un faible taux de réalisation des actions planifiées au niveau du Pacte national pour l’émergence industrielle (PNEI).
En effet, seules 9 P2I ont été réalisées sur 16 prévues, précise l’institution, ajoutant que le pourcentage global aménagé jusqu’en 2017 en P2I (hors agropoles) ne dépasse guère 22%, alors qu’en ce qui concerne le Plan d’accélération industrielle (PAI), «aucun parc industriel locatif (PIL) n’est encore prêt».