L’Aquarius peut enfin jeter l’ancre
Après moult négociations, l’Aquarius a été autorisé hier à accoster au port de La Valette. Errant en Méditerranée depuis plusieurs jours en attendant une solution de débarquement des 141 migrants, le navire humanitaire a pu jeter l’ancre hier à Malte avant de dispatcher entre cinq pays de l’Union européenne les 141 personnes présentes à son bord.
En effet, «Malte va donner à l’Aquarius la permission d’entrer dans son port même s’il n’a pas l’obligation légale de le faire. Toutes les 141 personnes à son bord seront réparties entre la France, l’Allemagne, le Luxembourg, le Portugal et l’Espagne», a écrit sur Twitter le premier ministre maltais, Joseph Muscat.
Dans le même temps l’Élysée annonçait que la France accueillera 60 migrants. «La décision a été prise une nouvelle fois dans un contexte d’urgence humanitaire et démontre l’importance d’un mécanisme pérenne et soutenable pour éviter les crises à répétition dans un contexte de baisse des flux irréguliers en Méditerranée centrale», écrit l’Élysée dans un communiqué.
L’Espagne qui avait accueilli l’Aquarius en juin lorsqu’il s’était retrouvé dans une situation similaire, a fait savoir mardi par la voix de son premier ministre Pedro Sanchez qu’elle allait prendre en charge sur son sol 60 des 141 migrants secourus dans le cadre d’un accord avec d’autres pays européens.
Le Portugal s’est de son côté dit, par un communiqué de son gouvernement, «disponible pour accueillir 30 des 244 migrants qui sont à bord de l’Aquarius et dans d’autres embarcations actuellement à Malte».
Pour rappel, il y a déjà deux mois, le bateau avait suscité une intense crise diplomatique. Après quoi, ce navire affrété par les ONG Médecins sans frontières (MSF qui a son bureau international à Genève) et SOS Méditerranée naviguait en ce début de semaine entre l’Italie et Malte, de nouveau en quête d’un port d’accueil mettant l’Europe face à ses «responsabilités». L’Aquarius avait secouru vendredi au large de la Libye ces migrants, essentiellement originaires de Somalie et d’Érythrée, dont la moitié sont des mineurs et plus d’un tiers des femmes.