Pourquoi les filtres Snapchat nous font du mal
Trois médecins américains, de l’Université de Boston, se sont inquiétés de voir de plus en plus de patients complexés par leur visage à cause des filtres utilisés par le réseau social Snapchat, au point d’avoir recours à la chirurgie esthétique.
Une peau lisse, un nez plus fin, des dents blanches et de grands yeux brillants…Les filtres utilisés par le réseau social Snapchat permettent de se prendre en photo avec un visage «flawless». Une tendance qui donnerait de plus en plus de complexes à ses utilisateurs, d’après un article scientifique rédigé par les trois médecins dans le journal médical Jama Facial Plastic Surgery.
Selon l’étude, en 2017, 55% des chirurgiens américains auraient déjà été confrontés à ce type de demandes contre 42% en 2015.
«Crainte de l’imperfection»
Le problème, alarme les médecins, c’est que cela peut mener à la dysmorphophobie. Certains se mettent à se sentir en inadéquation avec ce qu’ils «devraient être». Leur trouble psychique peut alors se développer.
«L’essor de la chirurgie esthétique ne date pas d’hier, il a déjà eu lieu, il y a trente ou quarante ans. La différence aujourd’hui, c’est que les réseaux sociaux ont rendu accessible cette quête d’une version idéalisée de nous-mêmes. Grâce aux filtres, tout un chacun est en mesure de proposer une version «améliorée» de sa personne. Yeux agrandis, nez plus fin, peau lissée et cernes dissimulés. Il n’est pas surprenant qu’on ne veuille plus tant ressembler à telle ou telle célébrité. Aujourd’hui, on veut être une «meilleure» version de nous-mêmes», a expliqué Michaël Stora, psychologue, psychanalyste et fondateur de l’Observatoire des mondes numériques en sciences humaines, à BFMTV.