un syndicat de pilotes porte plainte contre Ryanair
Un syndicat espagnol a annoncé vendredi avoir porté plainte contre la compagnie irlandaise à bas coûts Ryanair, déjà secouée par des grèves, pour des « irrégularités » dans les contrats de ses pilotes basés en Espagne.
Dans un communiqué, le syndicat de pilotes SEPLA assure qu' »après une année de négociations, le refus de Ryanair de le reconnaître et d’appliquer le droit du travail espagnol pour ses pilotes opérant en Espagne l’oblige à emprunter la voie judiciaire », et ainsi déposer cette plainte à Madrid.
Les syndicats exigent que Ryanair applique la loi des pays dans lesquels elle opère, alors que la compagnie dirigée par le milliardaire irlandais Michael O’Leary entend n’appliquer que la loi irlandaise, faisant valoir que ses employés travaillent surtout en vol dans des avions basés en Irlande.
« La reconnaissance des syndicats et la régularisation de la situation des pilotes ne sont pas incompatibles avec une gestion efficace dans une compagnie à bas coûts », plaide le syndicat, qui cite en exemple les concurrents Norwegian et Easyjet qui « emploient leurs pilotes basés en Espagne selon la législation de ce pays ».
Le syndicat reproche en revanche à Ryanair d’opérer « à la limite de la légalité » et d’exercer « une concurrence déloyale ».
Ryanair a refusé de s’exprimer sur ce dépôt de plainte, une porte-parole assurant à l’AFP que le groupe irlandais « ne commentait pas les rumeurs et spéculations ».
Cette annonce intervient après un vaste mouvement de grève des personnels de cabine la semaine dernière en Espagne, Belgique, Italie et au Portugal, et une nouvelle grève des pilotes basés en Irlande, pour réclamer de meilleures conditions de travail.
Ryanair a demandé vendredi une médiation pour résoudre le conflit l’opposant aux pilotes irlandais, qui mènent leur quatrième jour de grève et entendent poursuivre le mouvement.
Le conflit s’est envenimé depuis que Ryanair a annoncé la semaine dernière qu’elle allait transférer des avions de Dublin vers la Pologne, ce qui pourrait coûter leurs emplois à jusqu’à 300 personnes, dont 100 pilotes.