Un nouveau traitement contre la grippe ?
L’étude parle d’elle-même et est très prometteuse, elle a démontré l’efficacité d’un nouveau traitement contre la grippe auprès de patients exposés à un haut risque de complications.
Sous l’égide du suisse Roche, une étude clinique a été menée dans le cadre de la recherche contre la grippe. Le géant pharmaceutique a rendu publics hier les résultats de cette enquête, rapporte l’AFP relayée par Sciences et Avenir. Il en résulte des conclusions positives quant à ce nouveau traitement contre la grippe, une maladie qui peut entraîner de sévères complications allant jusqu’à l’hospitalisation, voire un décès, notamment chez les personnes les plus vulnérables et les patients à risques, tels que les personnes de plus de 65 ans ou les personnes souffrant d’asthme, de diabète, de maladies pulmonaires chroniques ou encore de maladies cardiaques.
D’après cette recherche scientifique dite de phase III, soit un stade avancé des essais cliniques, ce nouveau traitement baptisé Baloxavir marboxil a obtenu les conclusions escomptées puisqu’il a «atteint son objectif primaire, faisant état d’une efficacité supérieure par rapport au placebo dans la durée d’amélioration des symptômes chez les patients à risques», explique le groupe dans un communiqué.
Cette efficacité a également été enregistrée par rapport au placebo et au médicament Oseltamivir, le fameux antigrippal commercialisé sous le nom de Tamiflu et ceci «sur la durée au cours de laquelle le virus continue de se propager dans l’organisme». Pour cet essai clinique, les patients étudiés ont dû recevoir une dose de 40 ou 80 mg durant cinq jours, a précisé le groupe bâlois qui envisage de publier des résultats plus complets de ces recherches à l’occasion de prochains congrès médicaux.
Un traitement international
La grippe étant une des maladies infectieuses les plus répandues touche chaque année «entre 3 et 5 millions de personnes au niveau mondial et est à l’origine de quelque 650.000 décès», déclarent les auteurs, se rapportant aux données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
De quoi initier cette étude dont le traitement a déjà été homologué au Japon où le laboratoire Shionogi & Co l’a développé depuis le mois de février dernier sous le nom de Xofluza. D’ailleurs c’est dans ce sens qu’«une demande d’autorisation de mise sur le marché a été déposée auprès des autorités américaines». Il est à savoir que Roche a conclu un accord de licence avec le groupe japonais en 2016. Un accord qui permet de ce fait de détenir tous les droits sur ce nouveau traitement à l’échelle internationale, hormis le Japon et Taïwan.
Le but étant, in fine, de remplacer le Tamiflu par le Baloxavir marboxil, devant ainsi «faire face à la concurrence des médicaments génériques avec l’expiration de son brevet». D’après des estimations, ce traitement devrait garantir au géant pharmaceutique suisse «des revenus d’environ 150 millions de francs suisses (128 millions d’euros). Par comparaison, les ventes de Tamiflu à leur pic en 2014 s’élevaient à 959 millions.» Ce qui ne changera finalement rien aux chiffres du groupe suisse et ce malgré qu’il sécurise d’une certaine manière un marché de niche.