Procès du Hirak : Un an après, la tension est à son comble
Le 29 mai 2017, la BNPJ annonçait l’arrestation de Nasser Zefzafi, leader du Hirak au Rif. La tension ne faiblit pas, à la prison locale de Oukacha comme à la Cour d’appel de Casablanca.
Le procès du Hirak est en train de battre tous les records. Le 25 mai se tenait l’audience n°75. Dix mois que les accrochages se multiplient, entre les différents protagonistes de ce procès. En cet après-midi de ramadan, un clash se produit entre le représentant du parquet, Hakim El Ouardi, et Me Khadija Rougani, membre de la défense des 54 détenus poursuivis dans le cadre des événements d’Al Hoceima. La salle n°7 est à nouveau le théâtre d’un affrontement verbal entre le parquet et la défense. Le journaliste Hamid El Mahdaoui s’en mêle; il est expulsé par le juge. Le magistrat lève aussitôt l’audience pour calmer les esprits.
Grèves de la faim
À 15h30, l’audience reprend. Les témoins du jour sont le médecin et le dentiste de la prison de Oukacha. Ils sont interrogés sur une supposée blessure du détenu Omar Boharass suite à son passage entre les mains de la police d’Al Hoceima au moment de son arrestation. Défense, partie civile comme parquet se prêtent au jeu des questions et des objections, mais l’enjeu est ailleurs ce jour-là. Le parquet vient de recevoir des lettres signées par 11 détenus annonçant leur volonté d’entamer une grève de faim en soutien à Zefzafi. Ce dernier en est déjà à son sixième jour de grève de faim. Le détenu exige «la fin de son incarcération en cellule individuelle, qui dure depuis 11 mois». La famille de Zefzafi lui emboîte le pas et annonce également sa volonté de mener une action similaire. D’ailleurs, les familles des détenus n’ont pas assisté à l’audience du 25 mai. C’est dans ce contexte tendu que le Comité de soutien aux prisonniers du Hirak au Rif a tenu un sit-in de solidarité le 27 mai à Casablanca avec les détenus et leurs familles. Cette instance proteste contre «les conditions des détenus et l’iniquité du procès». Un procès qui reprend aujourd’hui après-midi, avec de nouveaux témoins appelés à la barre.