15 MDH pour moderniser l’administration
Le budget du Fonds de modernisation de l’administration publique est passé à 15 MDH en 2018, soit une augmentation de 50%. Les administrations sont appelées à présenter à cet instrument financier des projets innovants visant l’amélioration de la performance de l’administration publique.
L’amélioration de l’image écornée de l’administration publique auprès des citoyens passe par la mise en place de projets innovants permettant de donner un coup de fouet aux performances des services publics. C’est dans ce cadre que s’inscrit le Fonds de modernisation de l’administration publique (FOMAP), un instrument de financement et d’accompagnement des administrations marocaines aussi bien sur le plan central que déconcentré dont les ressources annuelles sont passées à 15 MDH en 2018 au lieu de 10 MDH auparavant. Le montant paraît modique par rapport aux besoins de réforme. Mais l’objectif initial est de déclencher une dynamique au sein des administrations marocaines en vue de mettre sur les rails des projets pilotes innovants qui pourront être généralisés après leur mise en œuvre. Il s’agit de l’un des instruments pour la concrétisation de la réforme tant attendue.
L’appel à projets au titre de l’année 2018 vient d’être lancé. Les projets sont financés par le FOMAP à hauteur de 50% avec un plafond de 2 MDH. En 2017, quelque neuf projets à caractère transversal ont été retenus pour le financement du Fonds de la modernisation de l’administration publique. Ils portent notamment sur l’amélioration de l’accueil des administrations publiques, le développement des services en ligne et des portails des administrations en vue de la simplification des procédures administratives, l’accompagnement du pilotage et de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption… Cette année, le FOMAP tend à accompagner la nouvelle vision de réforme de l’administration publique qui repose, rappelons-le, sur quatre piliers. Le premier a trait à la transformation managériale. À cet égard, les administrations publiques doivent présenter des projets visant, entre autres, le développement de la performance des ressources humaines (gestion du personnel, accompagnement à l’adoption des référentiels des emplois et des compétences selon le référentiel des emplois et des compétences commun de l’administration…). Il s’agit aussi de l’appui du genre dans la fonction publique qui nécessite d’agir sur les mentalités pour relever les défis de la parité entre les hommes et les femmes en matière d’accès aux postes de responsabilité. A ce titre, il est à noter que le taux de féminisation des postes de responsabilité et emplois supérieurs dans la fonction publique ne dépasse pas 22,2 %. Des efforts sont à déployer par les administrations pour briser le plafond de verre.
Le second pilier est celui de l’amélioration de l’accueil. On s’attend à des projets visant l’accompagnement à la réhabilitation des espaces d’accueil pour agir sur le taux de satisfaction des usagers. C’est un volet de la plus haute importance car il concerne la relation directe entre l’administration et le citoyen. Le troisième axe concerne la transformation numérique à travers l’appui à la numérisation des procédures administratives les plus utilisées ainsi que le renforcement de l’échange électronique des données. Le développement de la numérisation permettra la simplification des procédures et, par conséquent, l’amélioration des relations avec les citoyens. Ce chantier est fortement lié à celui de la moralisation et de la lutte contre la corruption. Le renforcement de l’intégrité et de l’éthique constitue un axe fondamental de la vision de réforme. Le fonds de modernisation de l’administration financera les initiatives visant la mise en place de nouveaux comportements qui se basent sur les aspects juridiques, répressives préventives, éducatives et de sensibilisation. Il soutiendra également la promotion de l’accès des citoyens à l’information. Les enjeux sont de taille. Toutes les administrations sont appelées à adhérer à la nouvelle vision de réforme. Aujourd’hui, il s’avère nécessaire de mettre en place un nouveau modèle de l’administration publique. La concrétisation de cet objectif fixé depuis de longues années est tributaire de nombre de préalables dont la nécessité d’une mobilisation générale de tous les départements et aussi d’une vision gouvernementale claire.
Le programme d’action de 2018
Cette année, une attention particulière sera accordée aux projets ayant trait à la lutte contre la corruption en vue d’accompagner la stratégie nationale. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’objectif de la mobilité dans les fonctions les plus exposées à la corruption et la maîtrise du pouvoir discrétionnaire lié à ces fonctions. A ce dossier, le programme d’action prévoit nombre de chantiers: le système d’information commun de gestion des ressources humaines dans les administrations publiques, le recueil des services publics électroniques et l’évaluation de leur niveau de transformation électronique, l’appui à l’adoption des solutions numériques pour la simplification des procédures administratives et l’identification des besoins en termes d’application de gestion sujette à la mutualisation entre les administrations publiques. Le développement durable n’est pas en reste à travers l’adoption d’une feuille de route pour une administration éco-responsable.