Les opticiens optométristes s’unissent pour formaliser le secteur
Quid des enjeux ?
Pour ce qui est des enjeux, Khalid Saoury a mis en lumière la nécessité de formaliser ce secteur, rappelant dans ce sens la prégnance de l’informel qui le gangrène et qui nuit malencontreusement à la santé des citoyens. «Nous sommes confrontés à une concurrence déloyale de la part de nombreux charlatans qui exercent la profession d’opticien optométriste sans disposer de la formation et de l’autorisation requises. Ceci se fait au vu et au su des autorités locales qui observent, avec une indifférence totale, ces pratiques sans se soucier de la santé du citoyen, reléguée au second rang», a-t-il martelé. En plus des «charlatans», le Syndicat régional des opticiens de Tanger-Assilah s’adonne également à contrecarrer l’implantation illégale des centres d’optique dans la région. Ceci prend deux formes, la première concerne les opticiens diplômés qui ouvrent un centre optique avec plusieurs succursales, ce qui est interdit par la loi-cadre. La deuxième est à l’exemple des centres d’optique de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP) ouverts illégalement dans plusieurs villes du royaume. «Ces centres prodiguent des services aux adhérents de ladite mutuelle de façon illégale car ils ne sont en aucun cas autorisés à exercer par le secrétariat général du gouvernement et violent par la même occasion la loi n° 65.00 en particulier l’article 44 qui interdit à un organisme gestionnaire d’un ou de plusieurs régimes d’assurance maladie obligatoire de base de cumuler la gestion de l’assurance maladie avec la gestion d’établissements assurant des prestations de diagnostic, de soins ou d’hospitalisation et/ou des établissements ayant pour objet la fourniture de médicaments, matériels, dispositifs et appareillages médicaux», a-t-il ajouté.
Une formation lacunaire
«La plupart des praticiens du secteur ont reçu une formation dans des universités européennes, notamment en Belgique et en Espagne», fait savoir notre source. En effet, seule l’Université Cadi Ayyad de Marrakech est habilitée à livrer des licences professionnelles en optique et optométrie donnant accès à l’exercice de cette profession. Ceci laisse la porte grande ouverte aux écoles privées qui pullulent dans les différentes villes marocaines. «De là découle un problème de grande envergure car la formation servie ne répond pas aux standards internationaux, elle est assez médiocre et assurée par des non-professionnels. Pire, pour la plupart des écoles, la présence physique des étudiants est optionnelle, ces derniers peuvent tout simplement se payer un diplôme sans toutefois assister aux cours», a-t-il signalé. Enfin, ont pris part à cette journée des opticiens optométristes ainsi que des orthoptistes de la région, en plus des professionnels en provenance des quatre coins du pays pour débattre autour de thématiques riches et aussi variées, notamment les lois qui concernent la profession d’opticien optométriste au Maroc, le traitement Energy, des nouveaux verres progressifs Alura et de l’application IndoBox, les lentilles mini-sclérales Biosafty, les lentilles de contact et les produits d’entretien ainsi que les thérapies visuelles pour soigner l’amblyopie.