Le parti de Benflis met en garde contre «un passage en force»
Le parti «Taliou El Houriyet» de l’ancien premier ministre algérien Ali Benflis a exprimé ouvertement samedi ses «inquiétudes» concernant la crise et l’instabilité qui caractérisent l’Algérie et son gouvernement.
Dans un communiqué qui a sanctionné la réunion de son bureau politique, « Talaiou El Houriyet » constate « avec inquiétude la multiplication de signes annonciateurs d’un nouveau ‘coup de force’ du pouvoir politique pour assurer sa survie, à l’occasion de l’échéance des élections présidentielles » de 2019. «Si cela se confirme, elle pourrait aggraver la crise globale que connaît notre pays et l’engager vers l’inconnu », prévient-il.
En référence au récent remaniement du gouvernement, ce parti d’opposition l’a qualifié de «non-événement» et «sans intérêt politique particulier», en estimant que le «changement des quatre ministres n’obéit pas à une logique d’efficacité, mais à des considérations dont seul le pouvoir détient le secret».
Au chapitre économique, « Talaiou El Houriyet » soutient que les «replâtrages continus dans les structures gouvernementales et les fluctuations dans le domaine de la décision économique sont de nature à nuire sérieusement à la crédibilité des autorités publiques face à la crise et contredire les déclarations des dirigeants visant à améliorer le climat des affaires dans notre pays».
Il s’est dit également «préoccupé par l’instabilité gouvernementale qui touche particulièrement des secteurs économiques dans la situation de crise actuelle». «Il est scandaleux que le secteur du tourisme, clef dans la diversification de l’économie envisagée, connaît son septième ministre depuis le début de la crise et que le secteur du commerce connaît également un changement de responsable pour la septième fois, alors que ce secteur est au cœur de l’approche visant à réduire les importations afin de réduire le déficit budgétaire», soutient le bureau politique.
Le parti de Benflis s’interroge à ce propos si les «responsables de ces deux ministères ne sont pas victimes de l’influence des lobbies qui gravitent autour des centres de décision», arguant que «le premier parce qu’il a montré son intention de combattre ceux qui ont profité sans raison du foncier appartenant à des zones d’extension touristique, et le second pour avoir touché aux intérêts des lobbies de l’importation incrustés».