L’Otan et l’UE appuient les frappes occidentales
L’Otan et l’UE ont apporté leur soutien samedi aux frappes occidentales ciblées en Syrie, l’Alliance atlantique exhortant la Russie à « faire preuve de responsabilité ».
Après avoir été informés par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni sur les raids contre le régime syrien, qu’ils accusent d’une attaque chimique le 7 avril, « les Alliés ont exprimé leur plein soutien à cette action », a déclaré le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, lors d’une brève conférence de presse.
« Les Alliés appellent tous ceux qui soutiennent le régime syrien, en particulier la Russie, à faire preuve de responsabilité et à faire ainsi en sorte que le régime syrien participe de manière constructive au processus de Genève sous la conduite de l’ONU », a plaidé Stoltenberg.
« Les Alliés condamnent fermement l’usage répété d’armes chimiques par le régime syrien et demandent que les responsables répondent de leurs actes », a réaffirmé Stoltenberg après une réunion à Bruxelles des ambassadeurs des 29 pays membres de l’Otan, au moment même d’une réunion d’urgence sur la Syrie du Conseil de sécurité des Nations unies à New York. L’Otan n’est pas directement impliquée dans les opérations de la coalition internationale en Syrie.
De son côté, l’Union européenne a réagi en ordre dispersé, d’abord par la voix du président du Conseil européen (qui représente les Etats membres de l’Union), le Polonais Donald Tusk. L’UE « se tiendra aux côtés de ses alliés du côté de la justice » après les frappes occidentales contre la Syrie, a assuré Tusk sur son compte Twitter.
Pour sa part, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a condamné dans un communiqué l’utilisation des « odieuses » armes chimiques, appelant « la communauté internationale à identifier et demander des comptes à tout responsable de telles attaques ».
Enfin, la haute représentante pour la diplomatie de l’UE, l’Italienne Federica Mogherini, a exhorté « tous les pays, et notamment la Russie et l’Iran, d’user de leur influence pour empêcher tout nouvel usage d’armes chimiques, notamment par le régime syrien ». « La deuxième conférence de Bruxelles sur la Syrie organisée les 24 et 25 avril 2018, co-présidée par l’UE et l’ONU, sera l’occasion pour l’ensemble de la communauté internationale de relancer son soutien au processus politique et faire de nouvelles promesses pour aider les principales victimes de ce conflit, c’est-à-dire, le peuple syrien », a-t-elle précisé.
Mogherini n’a pas exclu que l’UE puisse prendre de nouvelles sanctions contre des responsables syriens de haut rang et des scientifiques, pour leur rôle dans le développement et l’utilisation d’armes chimiques, comme l’Union l’avait déjà fait en juillet 2017 et mars 2018.
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union doivent aborder en priorité la crise syrienne lors d’une réunion – prévue de longue date – lundi à Luxembourg.