Maroc

Un casse-tête pour les autorités de Mélilia

Le gouvernement de Mélilia a exhorté le Conseil européen sur la migration à intervenir auprès du Maroc au sujet des mineurs migrants marocains.

Les autorités de Mélilia ne baissent pas les bras dans l’affaire des mineurs marocains présents dans l’enclave. L’Exécutif du préside vient de demander l’aide de l’Union européenne afin de convaincre le Maroc de rapatrier ses enfants. La requête a été formulée à Tomas Bocek, le représentant spécial du Secrétaire général du Conseil de l’Europe sur les migrations et les réfugiés. Le responsable européen en charge des dossiers migratoires a effectué cette semaine une visite au préside. Il a demandé expressément de se rendre au centre d’hébergement des mineurs de la ville. Rappelons que cet établissement est pointé du doigt par de nombreuses ONG locales et même internationales. Save The Children et Unicef viennent d’épingler, dans des rapports séparés, la gestion du gouvernement de Mélilia et relever les mauvaises conditions dans lesquels sont hébergés ces adolescents. Des faits attestés par des images parvenues à la chaîne espagnole la Sexta qui montrent des enfants dormant à même le sol.

Durant cette visite, le président du gouvernement de Mélilia, Juan José Imbroda, a demandé au représentant européen d’entamer des discussions avec les autorités marocaines au sujet de cet épineux dossier. Imbroda a déclaré que l’enclave assume une pression migratoire que la ville n’est pas en mesure de supporter. À cette occasion, le haut responsable de la ville a indiqué à son hôte européen que le Maroc et l’Espagne ont ratifié un accord de rapatriement en 2007. «Il n’a jamais pu être mis en pratique à cause de l’indifférence du Maroc», a-t-il indiqué au représentant européen. Imbroda a profité de la présence de l’envoyé spécial pour réclamer une intervention européenne auprès du gouvernement marocain, pour que ce dernier accepte d’appliquer la convention relative aux droits de l’enfant, a-t-il manifesté. De même, Imbroda a appelé l’envoyé spécial de l’Europe «à intervenir à la source pour pallier les problèmes de l’immigration qui poussent les enfants à abandonner le Maroc vers l’Europe», a souligné la haute autorité de la ville.

Néanmoins, il semblerait que le gouvernement marocain soit prêt à prendre ce dossier à bras-le-corps. Lors du forum maroco-espagnol sur l’immigration et l’intégration des migrants organisé à Rabat les 20 et 21 mars, cette question a refait surface, timidement. De fait, le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration a signé une convention avec la Fondation trois cultures de la Méditerranée pour mener une étude sur la situation de ce collectif dans la région. C’est la première fois qu’un département gouvernemental évoque ouvertement ce sujet, à l’exception de la mention faite par le premier ministre Saâdeddine El Othmani, lors de son discours d’investiture. À cette époque, quand le chef du gouvernement s’est engagé sous la coupole à venir en aide à ces jeunes migrants, ses propos ont donné de l’espoir aux autorités des enclaves. Or, depuis lors, aucune action gouvernementale n’a été menée en faveur de ce collectif, malgré les coups de gueule des autorités de Mélilia et les promesses de Madrid d’aborder le sujet avec Rabat. 



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