La question de la frontière irlandaise reste problématique
La chancelière allemande et le Premier ministre irlandais ont insisté mardi sur la nécessité d’une solution pérenne au problème de la frontière irlandaise, malgré un compromis provisoire entre Londres et l’UE sur la transition post-Brexit.
«Nous avons appris avec joie hier l’accord (…) entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne sur la phase de transition, mais nous savons qu’il reste beaucoup de problèmes à résoudre, en particulier la question de la frontière», a dit Angela Merkel, recevant son homologue irlandais Leo Varadkar, à deux jours d’un Conseil européen consacré notamment au Brexit.
Londres a accepté dans le compromis de lundi avec Bruxelles l’idée que l’Irlande du Nord puisse de fait rester au sein de l’union douanière, alors que le Royaume-Uni quittera l’Union européenne.
Le gouvernement britannique considère qu’il s’agit là d’une solution de dernier recours qui ne s’appliquerait que dans le cas où aucune autre issue satisfaisante ne serait trouvée pour éviter une frontière «dure» sur l’île.
Pour Varadkar, cette solution dite du «backstop» ne pourra cependant être évitée que si Londres et Bruxelles se mettent d’accord dans les mois à venir sur un accord commercial équivalent à une union douanière.
«Certains documents du gouvernement britannique parlent d’un partenariat d’union douanière, mais nous avons besoin de comprendre (…) ce que ça veut vraiment dire», a-t-il dit. «Si c’est très proche d’une union douanière, alors je pense que ça va résoudre beaucoup de problèmes liés à la frontière irlandaise. Mais si c’est moins que ça, ça ne suffira pas», a-t-il dit en réclamant des «propositions écrites plus détaillées».
Merkel a rappelé elle que «l’Allemagne (soutenait) totalement la position irlandaise». Bruxelles et Londres se sont entendus lundi sur une période d’ajustement courant jusqu’à fin 2020 pour éviter les conséquences d’une rupture brutale dès mars 2019, lorsque le Royaume-Uni sortira de l’UE. Cette transition doit permettre la mise en place de la nouvelle relation entre Londres et les 27 membres de l’Union européenne.
La question de la frontière irlandaise est des plus épineuses. Au-delà des questions commerciales, il s’agit de préserver, après le Brexit, l’accord du Vendredi saint de 1998 ayant mis fin à trois décennies d’affrontements sanglants entre nationalistes et unionistes nord-irlandais en renforçant les liens entre les deux territoires.