Maroc

Entrepreneuriat féminin : Le plafond de verre résiste

L’entrepreneuriat reste toujours un secteur majoritairement dominé par les hommes au Maroc. La femme marocaine entreprend, mais à petite échelle hormis quelques exceptions. Le nombre de femmes marocaines entrepreneures, possédant ou dirigeant une société, se situe entre 9.000 à 10.000, soit seulement 10% du nombre total des entrepreneurs. Un taux qui stagne depuis des années en dépit des efforts déployés. A cela s’ajoute une donnée importante ayant trait aux disparités régionales. Les entreprises dirigées par des femmes sont, en effet, concentrées dans l’axe Casablanca-Rabat. Plusieurs contraintes empêchent les femmes de lancer leurs propres entreprises. L’accès des femmes au financement est considéré comme l’un des principaux freins à l’entrepreneuriat féminin. En dépit des mesures prises comme la facilitation d’accès aux microcrédits et le soutien de l’initiative nationale pour le développement humain aux activités génératrices de revenu, le pari est loin d’être gagné. Le taux de bancarisation des femmes est inférieur à 30% et enregistre un écart de plus de 25% par rapport à celui des hommes. La moitié des entreprises féminines sont autofinancées et uniquement un tiers du financement provient des ressources externes. Les femmes qui parviennent à réussir le défi de l’entrepreneuriat et créent de l’emploi des femmes actives sont moins de 1 %. Pour booster l’entrepreneuriat féminin, acteurs associatifs et experts plaident pour le développement du monitoring. Ce secteur n’est pas encore développé au Maroc alors que l’expérience, sous d’autres cieux, démontre son efficacité dans le développement d’entreprises de femmes. Il faut aussi lutter contre les freins sociaux et culturels et s’atteler à la sensibilisation pour permettre aux femmes de s’épanouir et de lancer leurs entreprises. En effet, le changement des mentalités «archaïques» s’impose. Tandis que l’homme peut compter sur le soutien de son entourage, la femme, elle, est plutôt dissuadée. A cela s’ajoute, la marge de manœuvre limitée des femmes à cause de leur statut social. Le CESE note que les femmes elles-mêmes, à cause de leurs engagements familiaux, ne trouvent pas suffisamment de temps et d’opportunités pour développer des réseaux et faire le lobbying indispensable à la création et le développement des entreprises. Les pouvoirs publics sont appelés à s’intéresser davantage aux coopératives et entreprises féminines qui travaillent dans l’informel ; un secteur qui compte beaucoup de femmes et est caractérisé par la précarité.



Informel : derrière les chiffres du HCP


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