Commission de CEDEAO : Une nouvelle ère démarre

L’Ivoirien Jean-Claude Brou a succédé, depuis le 1er mars, au Béninois Marcel de Souza, au poste de président de la Commission de la CEDEAO. Parmi les grands dossiers qui seront au cœur du nouveau mandat se trouvent plusieurs chantiers stratégiques notamment le processus d’adhésion du Maroc à l’organisation ainsi que la poursuite de la dynamique d’intégration régionale.
Depuis le 1er mars, la commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a un nouveau président. Il s’agit de l’Ivoirien Jean-Claude Brou (photo) qui succède ainsi au Béninois Marcel de Souza. La cérémonie de passation de service s’est déroulée le même jour au siège de l’organisation à Abuja parallèlement à l’installation des nouveaux commissaires représentants les 15 pays membres de l’organisation. L’occasion pour le nouveau président de décliner ses ambitions pour l’organisation de l’intégration ouest-africaine, l’une des plus intégrées du continent avec la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC). Jean-Claude Brou a annoncé que son mandat sera placé sous le signe de la continuité des résultats jusque-là atteints par l’organisation, en mettant un accent particulier sur la concertation. «Nous devons constamment adapter nos actions en tenant compte des défis présents et futurs», a estimé le nouveau président qui a tenu à réitérer son «engagement afin de faire avancer notre agenda commun partout où cela est nécessaire conformément aux objectifs du traité révisé de notre communauté et des orientations des chefs d’État et de gouvernement». Des défis, il y en a sur la table car malgré les avancées, des défis majeurs restent à relever. C’est ce que lui a d’ailleurs répondu le président sortant de la commission, Marcel de Souza, lequel a cité notamment le retard dans le versement des prélèvements communautaires par les États membres, le non-respect des décisions de la Cour de justice de la Cedeao où les obstacles qui persistent dans le cadre du renforcement de l’intégration régionale.
L’adhésion du Maroc, un processus très attendu
L’un des premiers dossiers que va devoir gérer le nouveau président de la Commission, c’est le processus d’adhésion du Maroc au sein de l’organisation sous-régionale. Après l’accord de principe obtenu par le royaume en 2017, les choses sérieuses devraient connaître une évolution dès cette année. La CEDEAO a en effet décidé de mener préalablement des études d’impacts dont l’appel d’offres a été dernièrement lancé et d’ici peu, les négociations entre les deux parties vont commencer afin de convenir des modalités et des détails techniques de cette organisation. Officiellement en effet au niveau de l’organisation, rien n’empêche ledit rapprochement qui pourrait d’ailleurs être bénéfique pour les deux parties. Cependant, des inquiétudes persistent notamment au niveau du secteur privé de certains pays qui voient d’un mauvais œil cette adhésion au regard de la puissance économique du Maroc, notamment de son secteur industriel et manufacturier, comparé à celui de la plupart des pays de la région ouest-africaine. Il va falloir donc dissiper les inquiétudes et surtout négocier sur tous les secteurs dans le sens d’une intégration progressive qui prendrait en compte les intérêts de chaque partie mais aussi de la communauté.
Infrastructures d’intégration
Les négociations avec le Maroc seront donc l’un des chantiers prioritaires du nouveau président de la Commission qui va devoir aussi poursuivre les autres dossiers stratégiques identifiés par l’organisation pour renforcer l’intégration dans les pays membres. Il s’agit entres autres des attentes des États membres dans les domaines économique, social et humain, la cohérence des actions pour plus d’efficacité dans leur mise en œuvre, l’assainissement de l’environnement des affaires pour soutenir et financer les infrastructures, l’industrialisation, l’agriculture et l’économie. D’autre part, la CEDEAO compte concrétiser plusieurs projets d’infrastructures en matière de transport et d’énergie afin d’accompagner la dynamique d’intégration et surtout améliorer les conditions de vie et de travail des citoyens de la région.