Le projet de la ligne maritime prend forme
La partie marocaine du Conseil d’affaires maroco-saoudien a tenu une réunion au sein des locaux de la CGEM le 29 janvier. La question de la ligne maritime entre les deux pays y fut centrale. Une fois mis en place, ce projet permettra de donner un vrai coup de pouce aux échanges bilatéraux.
Les hommes d’affaires marocains et saoudiens attendent avec impatience une ligne maritime entre les deux pays. Cette question a été au coeur travaux du Conseil d’affaires maroco-saoudien (CAMS) qui s’est réuni le 29 janvier, à Casablanca. Une fois concrétisée, la ligne maritime reliant le royaume à l’Arabie Saoudite permettra sans aucun doute d’insuffler un réel essor aux échanges commerciaux bilatéraux. Une opportunité économique considérable de ce futur projet donc. Premier avantage, cette ligne est un moyen de réduire les coûts de transport des marchandises entre les deux pays. Si les importations de l’Arabie Saoudite sont majoritairement issues du secteur des hydrocarbures, les exportations marocaines, comme les produits agricoles, transitent par les Émirats arabes unis avant d’être acheminées vers le royaume saoudien. Dans ce détour, le Maroc est indubitablement perdant. «Ce projet permettrait d’exporter nos produits agricoles directement à l’Arabie Saoudite. C’est un manque à gagner. De surcroît, les cargos peuvent être exploités à l’aller comme au retour. Un moyen d’optimiser les coûts pour les entreprises exportatrices et importatrices», déclare Khalid Benjelloun, président de la partie marocaine du CAMS.
Des opportunités et des défis
Toutefois, plusieurs entraves doivent être surmontées afin que les relations bilatérales soient renforcées. En effet, si les investisseurs marocains doivent payer un droit d’entrée en Arabie Saoudite qui s’élève à 6.000 DH, leurs homologues saoudiens ne sont pas soumis à cette obligation. Sur un autre registre, des projets d’une grande envergure, restés sur papier, auraient pu constituer un jalon supplémentaire dans la voie du renforcement de ces relations. Parmi eux, le projet d’un fonds d’investissement commun, objet d’une recommandation ultérieure des deux partenaires (2013) n’a pas encore vu le jour.
Khalid Benjelloun
Président de la partie marocaine du CAMS
Les Inspirations ÉCO : Quel était l’objectif de cette réunion?
Khalid Benjelloun : C’est notre première réunion en 2018. Nous préparons la tenue de la Haute commission mixte et les autres échéances futures (mars 2018). Nous avons discuté au cours de cette réunion de notre plan d’actions et des propositions que nous comptons soumettre à ladite commission. .
Quid des contraintes rencontrées par les investisseurs marocains souhaitant investir en Arabie Saoudite ?
Elles sont administratives, logistiques et douanières. La création d’une ligne maritime entre nos deux pays permettra de les surmonter. Du côté de l’Arabie Saoudite, l’exportation vers le Maroc des produits pétrochimiques rencontre plusieurs obstacles. Les opérateurs saoudiens ne peuvent pas se permettre que les navires rentrent vides au pays. Cela n’est pas rentable. De plus, le Maroc n’exporte suffisamment pas vers ce pays, malgré qu’il soit logiquement preneur de nos produits agricoles et textiles. Le renforcement de ces exportations permettra de justifier et d’accélérer la mise en place de cette ligne.
Vous avez aussi parlé du Fonds d’investissement commun ?
De notre côté, nous avons déjà réalisé l’étude y afférente et eu l’accord de plusieurs institutions. Nous attendons un retour de la part de nos partenaires. Nous sommes confiants après la création d’un fonds similaire entre l’AS et l’Égypte. Ce fonds sera utile aussi bien aux PME marocaines que saoudiennes.
Suivez-vous de près les changements Arabie Saoudite ?
Oui, notamment la création d’une nouvelle TVA d’une valeur de 5% qui est entrée en vigueur récemment. À ce propos, nous souhaitons obtenir un statut spécial pour les entreprises marocaines souhaitant investir en AS.
Agenda chargé
Le 29 janvier, la partie marocaine du Conseil d’affaires maroco-saoudien s’est réunie à la CGEM. Cette réunion fait suite à la tenue, le 26 décembre 2017 et le 18 janvier 2018, de deux ateliers dédiés au projet d’une ligne maritime entre les deux pays. Ces rendez-vous ont abouti à la tenue d’un workshop, prévu à Tanger-Med, les 21 et 22 février. Des recommandations ont été adressées à la direction de la Marine marchande, en sa qualité d’organisateur de l’événement. La direction est appelée à coordonner et mettre en place un programme définitif. Cette coordination implique la gestion des volets de communication avec les parties prenantes et d’organisation des réunions préparatoires. En mars 2018, aura lieu au Maroc, la Haute commission mixte du conseil, après sa dernière réunion organisée à Riad en 2013.