Laca, le parrain marocain de la cocaïne à la Costa del Sol
Dans un article détaillé, le journal électronique www.elespanol.es a consacré un reportage au parcours du trafiquant marocain arrêté la semaine dernière à la Costa del Sol, lors d’une importante descente réalisée par la police espagnole. Abdelkader Benali Mohamadi, 73 ans, était présenté par les agents espagnols comme l’un des plus importants parrains de la cocaïne en Afrique du Nord et du Sud espagnol. Dans cet article, le journal retrace le parcours atypique de ce natif de Beni Chiguer, village situé à quelques encablures de Melilia.
C’est cette proximité avec l’enclave qui a donné l’idée à Benali de se lancer dans ce qui deviendra par la suite un gigantesque réseau de trafic de cocaïne. Adolescent, Benali approvisionnait les soldats espagnols en poste à Melilia en cannabis. Flairant le bon filon, le jeune consolide son petit business et s’attache à le développer. C’est de la sorte qu’il a commencé à vider des pots de laque pour les remplir de cette substance et les introduire, en toute discrétion, dans l’enceinte du préside. D’où son surnom, «La Laca» (la laque). Au fil des années, le narcotrafiquant a tissé son réseau et est devenu une référence dans le monde de la drogue à Melilia. Le trafiquant s’est fait même construire un «somptueux palace» de quatre étages à Melilia, décoré par un architecte d’intérieur de Marbella, souligne le journal. «Le prix d’un des lustres de sa maison a coûté 24.000 euros», précise l’auteur de cet article.
Laca sur les rails
Le grand-père trafiquant, comme le surnomme la police, s’est inspiré des méthodes de la mafia italienne pour gérer son clan. Celui-ci était administré selon le mode de gestion d’une entreprise familiale. Selon le témoignage d’un agent espagnol ayant à son actif plus de 30 ans dans la lutte contre le narcotrafic, le clan de Abdelkader est l’un des plus compliqués auquel il ait dû faire face. Ces membres sont «hermétiques et emploient des méthodes de sécurité extrêmes». Exit les téléphones portables! Les collaborateurs du clan de Abdelkader utilisaient les moyens de communication cryptée des plus sophistiqués. Son gendre, un agent de la police nationale en poste à Malaga, aurait joué un rôle important pour que le «papy» puisse échapper aux filets de la police.
Toutefois, ses débuts dans le monde de la cocaïne remontent à une décennie à peine. Dans un souci de «diversification», et attiré par l’appât du gain facile, le parrain marocain s’est lancé dans cette nouvelle entreprise. Grâce à des opérateurs espagnols évoluant dans l’import de la production horticole de l’Amérique latine, Abdelkader a réussi à introduire cette substance dans des conteneurs remplis de fruits tropicaux. Les trafiquants ont même créé des sociétés en Guinée équatoriale pour cacher leur jeu et blanchir leur fortune. Au Maroc, le parrain disposerait d’une fortune colossale en liquide et de plusieurs biens immobiliers.