Bentley Flying Spur : Une demi-journée dans la peau d’un PDG

Gravitant un cran au-dessus des limousines allemandes, la Flying Spur est une autre façon de rouler en «executive class». Sa discrétion est à la fois relative et subjective… au même titre d’ailleurs que sa cherté. En revanche, l’essayer est une belle expérience, assurément relaxante et inoubliable.
C’est difficile à croire, mais c’est pourtant vrai : même avec 507 chevaux de puissance, la Flying Spur reste le «ticket d’entrée» à la gamme Bentley ! Malgré cette étiquette d’«access-limousine» que certains pourraient injustement lui coller, la Flying Spur est assurément une automobile de grand luxe. Il n’y a qu’à voir sa prestance, ses prestations et surtout son prix final qui se situe à quelques encablures des trois millions de dirhams. Normal car pour ceux qui ne le savaient pas encore, le label Bentley est l’unique et direct rival de Rolls Royce. Du coup, nous n’allions, sous aucun prétexte, manquer l’occasion qui nous a été donnée par la Centrale automobile chérifienne (l’importateur de Bentley) pour prendre le volant de ce paquebot roulant.
Poussez-vous, j’arrive !
Entre ses 5,30 mètres de long, sa calandre grillagée de chrome et ses quatre projecteurs ronds, la Flying Spur en impose visuellement et immédiatement. L’auto est également très large (1,98 m), campée sur de gigantesques roues de 21’’ (en option), sous des ailes qui semblent, elles aussi, élargies. De profil, on note surtout l’épaisseur du montant arrière et du cerclage chromé du vitrage. Bref, c’est épais et mastoc, mais ni lourd, ni grossier, esthétiquement parlant. Autre largeur, celle des blocs de feux arrière qui meublent amplement la poupe, dont la malle recèle une capacité de 475 litres. À l’arrière toujours, les plus observateurs remarqueront le dessin des quatre sorties d’échappement, en forme de 8 horizontal. Un subtil clin d’œil des designers au 8 cylindres qui logent sous le capot et qui ne sont pas de trop pour mouvoir cette limousine dont le poids flirte avec les 2,5 tonnes.
À bord : luxe, calme et volupté
Ce qui frappe, de prime abord et en prenant place à l’intérieur, c’est l’épaisseur des portes. C’est à croire que l’on s’installe dans un coffre-fort roulant. En fait et en bonne limousine, la Flying Spur abrite un salon forcément raffiné mais surtout bien insonorisé. Les passagers arrière ont de l’espace à revendre pour leurs jambes, mais pas seulement. Ils disposent d’un petit écran qui leur donne accès aux réglages de la climatisation et à d’autres commandes, comme celles de l’autoradio ou du store électrique de la lunette arrière. Les clients plus exigeants piocheront dans le catalogue des options pour disposer d’une télécommande tactile logée dans l’accoudoir arrière. Idem pour le minibar à commande électrique et les écrans DVD montés au dos des sièges avant. En revanche, cette Bentley reçoit d’office la montre Breitling surplombant la console centrale, du cuir authentique ainsi que des boiseries rares et travaillées. En fait, l’équipement est plutôt complet, mais cependant pas pléthorique. En effet, si la quasi-totalité des fonctionnalités de confort sont présentes (clim’ individuelle aux 4 places, sièges avant électriques et chauffants, autoradio à écran tactile, démarrage par bouton…), d’autres sont facturées en option comme la caméra de recul et le toit ouvrant. De même, les emblèmes Bentley brodés sur les appui-têtes sont payants, mais là l’aspect optionnel se justifie plutôt par le fait que l’intérieur d’une Bentley est sujet à être personnalisée. Il n’en demeure pas moins qu’un tel salon roulant est incontestablement une belle invitation au voyage.
Un puissant moulin
Nous voilà arpentant les artères de Casablanca au volant de cette voiture d’exception. Son comportement nous semble d’abord lourd et spongieux… mais c’était sans avoir placé le levier de vitesses sur la position S (pour Sport). La Flying Spur se transforme alors en coupé sportif à 4 places, capable d’avaler le 0 à 100 km/h en tout juste 5,2 secondes. Les 660 Nm de couple que délivre le V8 biturbo de 507 chevaux sont alors exploités à fond, permettant de naviguer à 295 km/h. Une expérience que nous n’avons, évidemment, pas tenter. Il faut aussi savoir qu’un tel moulin ne se contente pas de si peu. Question budget, comptez d’abord une consommation de 16 l/100 km de sans-plomb pour circuler en ville. Ensuite un prix HT de 1.945.461 DH, auquel s’ajoutent la TVA et la taxe de luxe (389.092 DH x 2), puis les frais d’immatriculation (26.354 DH), soit une facture finale de 2.750.000 DH ! Un rien pour la clientèle ciblée et assurément fortunée. Des cols blancs, dont nous avons partagé l’expérience de conduite le temps d’une matinée loin du bureau, décontractée et sans stress. Ah, si j’étais riche…