Éco-Business

La 4G cartonne, l’ADSL stagne

La progression globale du parc Internet a tiré vers le haut la téléphonie mobile, qui a enregistré une croissance annuelle de 2,11%.

La transformation accélérée des habitudes de consommation des produits de télécommunication frappe de plein fouet le marché marocain. Selon les chiffres de l’Agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT), au terme du 3e trimestre, le parc des abonnés Internet s’est établi à 22,56 millions, affichant un taux de croissance annuelle de 33,34% et un taux de pénétration de 64,74%. La croissance de ce segment est principalement portée par le parc Internet mobile, qui a enregistré une progression annuelle de 35,17% à fin septembre 2017 en s’établissant à 21,24 millions d’abonnés. À lui seul, le parc 4G s’établit à près de 6,46 millions, enregistrant une hausse de 38% sur un trimestre. «Cette évolution, qui n’est pas nécessairement entièrement conjoncturelle (en raison de la période estivale) met en évidence l’importance grandissante de l’accès à Internet et sa démocratisation progressive», indique-t-on du côté du régulateur.

Internet prend le pouvoir, mais pas seul
Avec cette évolution, l’accès Internet mobile représente plus de 94% du parc global Internet, les parts commencent donc forcément à se resserrer avec 49% pour Itissalat Al-Maghrib, 29% pour Orange et 22% pour Inwi. En effet, le parc ADSL, duquel IAM détient 99,99% des abonnements, enregistre une faible croissance trimestrielle de près de 0,45% au cours du troisième trimestre de l’année 2017 et de 7,8% sur une année. Sur le mobile, IAM détient «seulement» 45,8% du parc, suivi d’Orange et Inwi avec des parts respectives de près de 30,8% et de 23,4%. Cette tendance lourde relative à l’utilisation massive d’Internet et un retrait des modes classiques de consommations (appels, sms…) ne doit cependant pas cacher le fait que la majorité écrasante des clients sont encore dans le schéma «voix+data». À fin septembre, cette combinaison totalise plus de 20 millions d’abonnés, soit 98% du parc Internet mobile, les abonnements de type «Data Only» sont quant à eux encore rares (423.346 utilisateurs). Le parc Internet mobile de type «Data Only» enregistre une baisse de 13,1% par rapport à juin dernier et de 34,7% sur une année. Un effet de vases communicants, puisqu’entre-temps, la «Voix+Data» a connu une hausse trimestrielle de 19,3% et annuelle de 38,2%, soit une croissance nette de près de 5,7 millions sur une année. Conséquence: le parc de la téléphonie mobile a regagné de la croissance, en enregistrant une hausse annuelle de 2,1%, s’établissant à 44,25 millions d’abonnés au terme du 3e trimestre 2017, avec un taux de pénétration de 127%. «Cette tendance est essentiellement liée à la période estivale durant laquelle de nombreuses opérations d’acquisition/souscription sont lancées par les opérateurs. La répartition du parc mobile, selon le mode de facturation, fait ressortir une croissance annuelle de 10,4% du parc post-payé (qui a atteint 3,2 millions d’abonnés) et de 1,5% du parc prépayé (qui a atteint 41,05 millions abonnés)», explique le rapport du régulateur. Quant au parc fixe (y compris la mobilité restreinte), il marque une baisse annuelle de 3,67% et s’établit à 2,04 millions, avec un taux de pénétration de 5,87% à fin septembre 2017.

Une hausse de 11% des revenus des factures
En ce qui concerne les tarifs, le prix des communications mobiles, mesuré par le revenu moyen par minute, s’est stabilisé à 0,23 DH HT/min à fin septembre 2017. Pour l’Internet mobile, le revenu moyen mensuel par abonné est passé, sur une année, de 18 DH HT (fin septembre 2016) à 20 DH HT (fin septembre 2017), soit une hausse de 11%, confirmant ainsi la dynamique de ce segment. Pour l’ADSL, la facture mensuelle atteint 103 DH HT/mois/client à fin septembre 2017. Au niveau du segment fixe, le revenu affiche une hausse de 4%, passant de 0,98 DH HT/min à fin septembre 2016 à 1,02 DH HT/min au 30 septembre 2017, en raison de la baisse des trafics dans les réseaux fixes. Quant aux usages, l’usage moyen sortant mensuel par abonné mobile a reculé de 3% entre fin septembre 2016 et fin septembre 2017 (tout en enregistrant une hausse sur un trimestre). Pour le prépayé, l’usage moyen a atteint 76 min/mois à fin septembre 2017. Pour le mobile post-payé, il est passé de 621 min/mois à fin septembre 2016 à 551 min/mois à fin septembre 2017 en raison des baisses des trafics. Pour le segment fixe, l’usage moyen sortant mensuel par abonné est passé de 121 à 114 minutes par client et par mois entre fin septembre 2016 et fin septembre 2017. 



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