Humanité et globalisation : HEM ouvre le bal des débats avec une thématique passionnante
Pour fêter ses trente ans, la business school organise des activités diverses de renforcement pédagogique et d’ouverture sur les étudiants. Edgar Morin, Patrick Viveret, Aicha Ech-Chenna, des idées croisées qui se rencontrent sur le terrain de l’ouverture et de la conscience humaine face aux forces destructrices.
À l’occasion de ses trente années d’existence (voir encadré), HEM a organisé, vendredi soir à Rabat, une table ronde sous le thème «Dialogues en humanité : de poussière d’étoiles à citoyen du monde». Dans une ambiance bon enfant, propice à l’échange et au partage des idées, ce rendez-vous a permis de croiser les regards de penseurs, scientifiques, acteurs associatifs et économiques. L’école multi-campus s’est justement inscrite dans ce cercle vertueux de déclencheuse de débats dans un environnement qui y est peu propice. Le choix du thème cadre bien avec cette volonté d’évolution et de perfectionnement continues qui trouvent son pendant dans celle de l’humanité depuis l’aube des temps et il n’y a pas plus alerte d’esprit sur ce sujet que le penseur, sociologue et philosophe qu’est Edgar Morin. D’ailleurs un habitué des débats organisés tout au long de l’année par HEM. D’entrée de jeu, Edgar Morin, qui s’exprimait en vidéoconférence, a parlé de la nécessité aujourd’hui de résister aux forces destructrices qui menacent la planète. À une période historique où les frontières sont ouvertes et la communication bat son plein, il persiste pourtant des forces puissantes qui veulent fermer les esprits et susciter des fanatismes pour entretenir la peur de l’autre.
Pour le philosophe, la réponse à cette menace consiste au retour à l’humanité commune, à la reconnaissance des diversités culturelles, sociales avec comme seul socle l’humain. Il a mis en exergue cette conscience nécessaire d’un fait évident qui est la mondialisation : «Ce sont des périls communs de détérioration de la planète, propagation des armes nucléaires, sans parler des nouvelles armes de guerre. Nous sommes, par ailleurs, menacés par un marché marqué par la spéculation qui suscite les divisions». Quelle serait alors la solution pour tenir tête à tous ces défis qui deviennent de plus en plus complexes ? Pour Edgar Morin, il faut un humanisme régénéré qui reconnaisse la dignité à tous et la conscience de ce destin commun forgé par la mondialisation. Il faut continuer à développer le dialogue. Pour Patrick Viveret, philosophe et essayiste altermondialiste, la question clé dans un monde marqué par plusieurs interférences et par la globalisation, est celle de la sagesse.
La deuxième clé, pour Viveret, c’est de sortir du déni de la fragilité. Et d’ajouter que le peuple de la terre que constituent les hommes doit s’ouvrir sur cet émerveillement qu’offre la terre dans la bonne intelligence. Cette ouverture sur l’autre qui implique l’acceptation de ses différences est le premier pas vers une humanité unie face aux ondes destructrices. Prenant part à cette table ronde, Aicha Ech-Chenna, présidente de l’Association solidarité féminine au Maroc et figure de proue, a parlé de cette extraordinaire chance d’apprendre qu’est offerte aux jeunes aujourd’hui pour mieux cerner les problématiques du monde. Elle est partie de sa propre expérience à travers la misère des autres qui interpelle aujourd’hui l’humanité pour une solidarité renouvelée. «Parmi les choses que j’ai vu durant mon cheminement sans les comprendre, ce sont les enfants abandonnés alors que chaque être humain à le droit de vivre dans la dignité», a-t-elle vociféré. Son expérience aux côtés des enfants abandonnés et des mères célibataires relatent une sensibilité à une souffrance quotidienne dans l’indifférence. Elle rejoint en cela les exhortations des sociologues et philosophes vers une humanité solidaire, consciente de son devoir face à l’adversité et à l’obscurantisme.
HEM se distingue en soufflant ses trente bougies
Cela n’a pas toujours été un long fleuve tranquille que de chercher l’excellence en tant que business school dans un secteur de plus en plus concurrentiel, mais les écueils de parcours, y compris ceux procéduraux face à une administration atone, n’ont pas empêché cette école de renom de voler plus haut encore. Elle a été classée business school privée n°1 au Maroc par le tout nouveau Baromètre Diorh – Campus Mag 2017. Elle est aussi l’unique établissement d’enseignement marocain ayant IFC – Banque mondiale dans son capital. Multi-campus, HEM est présente dans 6 villes (Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger, Fès et Oujda). 2.000 étudiants marocains et internationaux. Elle a fait le choix de ne pas dépasser 400 inscrits par campus par souci d’excellence. HEM revendique aujourd’hui un taux d’insertion professionnelle de 86% dans les 6 mois qui suivent la diplomation. Elle a développé des partenariats académiques internationaux prestigieux (Paris-Dauphine, Sciences Po Paris, IAE Lyon, Kedge, Neoma, UCLA). Elle dispose aussi d’un centre de recherche appliquée – Cesem – produisant des études terrains, des dossiers de recherche trimestriels, des ouvrages d’études de cas, lequel est doté d’une plateforme électronique www.economia.ma.