Écosystèmes industriels : Les structures d’accompagnement font leur promotion
Zones dédiées, solutions de financement innovantes, mécanismes de garantie, logistique facilitée, l’offre d’accompagnement des industriels est à la fois riche et variée.
Des 14 MMDH de crédits garantis par la CCG en faveur des entreprises en 2016, pas moins d’un tiers de ce volume est destiné à l’industrie placée ainsi au premier rang devant les autres secteurs d’activité. Le constat émane de Taoufik Lahrach, secrétaire général de la CCG, qui s’exprimait dans un panel réservé à l’offre d’accompagnement des industriels lors de la première édition d’Industry Meeting Day Morocco, organisée jeudi 25 mai par le magazine Industrie du Maroc. On apprend par la même occasion que la CCG va bientôt lancer un fonds d’amorçage et d’innovation dénommé «Innov Invest». «Nous sommes en train de labelliser une dizaine de structures qui vont assurer la distribution de ce fonds», poursuit le responsable.
À travers ce fonds, la CCG sera amenée à financer et à accompagner près de 300 porteurs de projets et startups, à raison d’environ 10 projets par structure et par année. Au cœur du dispositif d’appui aux PME, l’Agence nationale pour la promotion de la PME (Anpme) mise elle aussi sur le secteur de l’industrie qui s’accapare 85% des actions de l’agence, d’après Abderrahim Aquesbi, son directeur général adjoint. Dans le cadre du Plan d’accélération industrielle, pas moins de 650 PME ont été accompagnées par l’agence publique pour un montant d’investissement global de 5 MMDH, auquel l’État a contribué à hauteur de 900 MDH pour des projets générant un total de 46.000 emplois. L’ANPME, elle aussi, s’apprête à mettre en place une nouvelle offre dédiée aux startups.
Supply Chain
L’optimisation de la logistique est l’un des éléments clés de la réussite d’une entreprise industrielle. «Nous sommes les premiers à introduire le service d’entrepôt privé particulier (EPP), un régime propice aux équipementiers automobile, donnant accès à une franchise de douane et de taxes pouvant durer jusqu’à 21 mois. Nous sommes aussi les premiers à investir dans la zone Medhub de Tanger Med où notre magasin occupe aujourd’hui une surface de 23.000 mètres carrés», se réjouit Zouhair Benjelloun, directeur général Supply Chain au groupe SNTL.
S’agissant du foncier, les industriels n’évoquent plus de problème d’accessibilité ou de disponibilité, eu égard aux efforts menés ces dernières années par les aménageurs, à l’image de MEDZ qui affiche à son actif 14 zones aménagées dont 4 offshore, pour une superficie globale de 1.500 hectares et un espace de 270.000 mètres carrés de bureaux (300 entreprises et 50.000 emplois). «L’enjeu est de valoriser ces zones et de pouvoir générer un nouveau tissu d’entrepreneurs marocains. Tous les prérequis sont là pour accompagner les investisseurs», estime Mouhssine Semmar, membre du directoire de MedZ.
La filiale du groupe CDG est aujourd’hui sollicitée par les conseils des régions pour les assister dans la définition des programmes de développement régionaux (PDR). MEDZ est aussi présente dans quatre pays africains pour apporter son appui (assistance à maîtrise d’ouvrage). L’objectif, souligne Semmar, est de dupliquer l’expérience marocaine mais aussi d’encourager à la création de joint-ventures associant des entreprises marocaines.
Yazami propose un écosystème «batteries»
«Les phosphates, le lithium, le cobalt, le manganèse, le fluor, le Maroc a tout pour développer une industrie de batteries». Les propos émanent de Rachid Yazami, l’inventeur marocain de l’anode graphite pour les batteries lithium-ion qui réside aujourd’hui à Singapour. Face aux industriels présents lors de l’Industry Meeting Day Morocco, Yazami a passé en revue les opportunités d’investissement découlant des différents usages de son invention. Il propose clairement un écosystème clé en main associant plusieurs composantes : les mines (fluor, silicium cobalt, etc), la chimie, la mécanique électrique (moteur, chassis), la production, le stockage (bâtiments et réseaux intelligents) et les véhicules électriques. L’inventeur marocain met l’accent également sur les niches qui s’ouvrent dans le domaine de recyclage des batteries lithium-ion. «8 milliards d’unités ont été produites en 2016. Dans trois ans, il va falloir les recycler !».