Éco-Business

Plasturgie : Le secteur tient bon

Une croissance de 7,1% en 2016  a été enregistrée en dépit des fluctuations des prix des matières premières. Des performances qui profitent au salon PLASTEXPO qui démarre aujourd’hui à Casablanca au même moment que PLASTPACK.

Le Salon international du plastique, caoutchouc, composite «PLASTEXPO» et celui de l’emballage plastique et des machines et accessoires pour le Maroc et l’Afrique du Nord, «PLASTPACK» ont désormais une bonne place au niveau international et continental. C’est ce que confirme d’ailleurs l’édition 2017 des deux salons qui se tient à partir d’aujourd’hui à Casablanca. L’évènement, qui est organisé par la Fédération marocaine de plasturgie (FMP), sous le thème : «La plasturgie au service de la santé et de l’environnement» et qui se poursuivra jusqu’au 8 avril, sera marqué par la participation d’au moins 300 exposants de 33 pays. Ce qui représente une progression de 40% par rapport à 2015. En plus des participations individuelles des plus grandes entreprises internationales de l’industrie plastique et de l’emballage, les deux manifestations, qui se dérouleront sur une surface de 4.500 m², accueilleront pour la première fois, sept pavillons internationaux des plus grands regroupeurs et associations professionnelles nationales étrangères.

À cela s’ajoute l’organisation, avec le concours de Maroc Export, d’une mission incoming comprenant des acheteurs africains et internationaux très connus. L’évènement sera aussi animé par des débats entre des professionnels, des experts, chercheurs, investisseurs de plusieurs pays. Ce n’est pas tout, puisque les organisateurs ont prévu une exposition des œuvres d’arts réalisées à partir des matières plastiques et dont les recettes de vente aux enchères seront versées à des associations d’utilité publique. Sont également invités plusieurs étudiants qui vont exposer leurs projets et leurs idées pour le développent de la recherche et de l’innovation dans le secteur de la plasturgie marocaine. Ces exposés se feront dans le cadre de la première édition du Congrès international «PLASTURGIA».

Les bonnes performances
Cela dit, le salon peut profiter de la bonne performance réalisée par le secteur de la plasturgie ces dernières années. «Nous avons enregistré l’année dernière une croissance de prés de 7,1%, en dépit des fluctuations des prix des matières premières», souligne Nabil Souaf, directeur de la FMP. Selon ce dernier, «le secteur se développe de manière sereine. Sa croissance interne se limite au développement propre de l’activité plasturgie et qui dépend du pouvoir d’achat du consommateur et du degré de compétitivité de la filière sur les marchés internationaux».

Selon les estimations de la FMP, cette croissance se situe au même niveau que celui de l’industrie nationale. S’agissant de la croissance interne, Souaf estime qu’elle «est plus importante au regard de la demande qui la booste et qui provient des secteurs consommateurs de plastique». Il s’agit là de secteurs avec de bonnes performances ou ceux qui sont appuyés par des programmes de soutien intensif. C’est le cas, ente autres, de l’agroalimentaire, l’aéronautique, l’automobile, l’agriculture… «Ce deuxième niveau de croissance fait de la plasturgie le premier exportateurs indirect au Maroc», note le directeur de la FMP.

Pour rappel, le secteur se compose officiellement de 650 entreprises, réalise un chiffre d’affaires de plus de 13,5 MMDH (28 MMDH attendus en 2023) et génère plus 52.000 emplois directs et plus de 300.000 indirects (75.000 directs et 400.000 indirects en 2023). Récemment, il a été secoué par la loi 77-15 interdisant la fabrication et l’utilisation de certains types de sacs en plastique. «On ne peut pas nier que la loi 77-15 a eu pour conséquence la cessation d’activité pour plusieurs unités industrielles d’un seul coup sans préparation, et les programmes d’accompagnement ont enregistré un certain retard. Ce qui a provoqué une panique dans le sous-secteur de production des sacs et sachets en plastique», note le directeur de la FMP. Toutefois «sur le principe, le bannissement des sacs de caisse est une initiative ingénieuse qui émane de la clairvoyance du souverain et qui en a fait la déclaration lors de la COP21», ajoute Souaf. Bien entendu, au sein de la FMP, si on reconnaît que l’application de cette loi reste très compliquée, il n’en demeure pas moins que l’administration jouait de la confiance des professionnels. Il semble aussi que les deux parties veulent aller de l’avant. «Nous nous sommes engagés à sensibiliser et à informer les industriels producteurs de sacs en plastique sur la loi 77-15 et à accompagner et orienter ceux désirant se faire soutenir pour leur reconversion avec l’appui de Maroc PME désigné par l’État pour cette mission», rappelle Souaf. Cependant, la FMP regrette l’imprécision de la communication faite autour de l’interdiction des sacs en plastique. «Elle a réduit l’industrie plastique au Maroc au sac plastique, ce qui est faux.

La politique médiatique s’est penchée sur la diabolisation des matières plastiques et elle a été jusqu’à disséminer des messages aberrants, voire toxiques qui ne reflètent pas le niveau réel de la conscience populaire marocaine. Conséquence : certains messages ont jeté du discrédit sur l’initiative», précise le directeur de la FMP.



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