Sports

Football, quand la violence reprend son cours normal

Alors que les ultras sont revenus dans les stades après six mois de boycott, la 20e semaine de la Botola Pro a été entachée de heurts violents entre les supporters. De quoi relancer le débat sur l’efficacité des mesures lancées par le ministère de l’Intérieur il y a près d’un an pour endiguer ce phénomène.

Vendredi 3 mars. La rencontre du Chabab Rif Al-Hoceima (CRA) et le WAC (1-2) devait être un match comme un autre. Programmée à 15 h pour minimiser l’affluence au stade ainsi que le déplacement des supporters du WAC surtout que les ultras, dont ceux du WAC, avaient annoncé leur retour dans les gradins. Mais, dès le coup de sifflet final de l’arbitre, les choses vont basculer pour des raisons que personne n’est en mesure d’expliquer, surtout que les supporters des deux équipes se sont salués et qu’il n’existe aucune inimitié notoire entre les deux groupes de supporters. D’après plusieurs témoignages sur les réseaux sociaux, les supporters du Wac auraient été caillassés dès leur sortie du stade. Quelques minutes après les rues de la ville d’Al Houceïma se transforment en un champ de batailles ou magasins et voitures sont livrés à un saccage. Des violences qui ont chauffé les jeunes de la ville à blanc. Organisés en groupes, ils décident de couper la route au groupe de supporters du Wac qui se dirigeaient vers la gare routière de la ville pour emprunter les bus. L’affrontement inévitable entre les deux groupes fera des dizaines de blessés et occasionnera de nombreux dégâts matériels. Le lendemain, c’est la ville de Sidi Kacem qui connaîtra des faits similaires lors de la rencontre entre l’Union Sidi Kacem (USK) au Moghreb de Fès (MAS). Seul dénominateur commun entre les deux incidents :

Rien de nouveau sous le soleil
Suite à ces événements, la réaction du ministère de l’Intérieur a consisté en un rappel aux autorités des villes et des provinces de poursuivre les personnes identifiées comme appartenant à ces groupes qu’il a qualifiés d’illégaux. Or, après les événements du 19 mars 2016 qui ont occasionné la mort de deux personnes au complexe Mohammed V, le ministère de l’Intérieur avait décidé de dissoudre les groupes d’ultras. Mais, il y a une semaine, célébrés par les médias, ces groupes qui n’ont aucune existence légale ont annoncé leur retour dans les stades. Un défi à peine déguisé lancé à l’autorité de l’État.

Or, après les événements de ce week-end, le ministère de l’Intérieur est revenu pour rappeler que des ordres ont été donnés aux autorités locales pour agir avec rigueur contre ces associations illégales dans les différentes préfectures et provinces, et interdire le déplacement collectif des supporters chaque fois qu’il y a un risque de porter atteinte à la sécurité et à l’ordre public. Du déjà vu il y a un an. Mais existe-t-il un lien direct entre le retour des ultras et la réapparition en surface de ces violences ? Il est difficile d’établir un lien de causalité direct entre les deux donnes en l’absence d’enquêtes, mais parmi les images qui ont circulé sur le net, on peut voir beaucoup de mineurs, sans oublier les témoignages de certains supporters du WAC qui font état de l’existence de délinquants qui ont fait le voyage avec les supporters du WAC. Un an après l’entrée en vigueur du plan anti-ultras, son efficacité se fait toujours attendre et les ultras sont visés comme le principal pourvoyeur des violences.

De son côté, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) a décidé, conformément à son règlement, de ne pas prononcer des sanctions vis-à-vis des clubs impliqués dans ces violences. Contacté par lesÉco.ma, un membre fédéral qui a requis l’anonymat a déclaré : « Aucune forme de violence n’a été constatée par le délégué de la fédération qui était présent au stade. À l’instar des règlements appliqués de plusieurs pays, dont les pays de l’Europe, les fédérations ne sont impliquées que dans le cas où les violences ont été constatées à l’intérieur du stade. Il appartient à la police d’assurer la sécurité des personnes et des biens en dehors des stades ».



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