OBG décortique le «redéveloppement» de Casablanca
Dans «The Report: Morocco 2016», OBG livre, entre autres, une analyse des principaux atouts qui attirent les investissements à Casablanca. Tout est passé au crible: la performance des secteurs industriels, les projets en cours, les projets futurs, le Plan stratégique de développement de Casablanca (PSDC) 2015-2020, le régime de CFC, etc. Constat d’OBG: tout est prêt pour que Casabanca jour son rôle escompté de hub continental.
Ces jours-ci, les regards sont braqués sur Marrakech, mais pas que. Dans son rapport lancé à l’occasion de la COP22, qui se déroule, justement, à la ville ocre du 7 au 18 novembre, où l’Oxford Business Group procède à une analyse des projets de développement stratégique du Maroc, l’accent est mis sur les investissements que le royaume mène dans la capitale économique, dans le but «d’améliorer la qualité de vie des Casablancais et d’augmenter l’intérêt des investisseurs». «The Report: Morocco 2016», réalisé en partenariat avec l’ambassade du Royaume-Uni au Maroc, met également la lumière sur le Plan stratégique de développement de Casablanca (PSDC) 2015-2020 qui contribuera à cet effort national de «redéveloppement» de la métropole casablancaise, à hauteur de 33,6 MMDH, en concentrant son action sur les quatre piliers que sont la qualité de vie, la connectivité et mobilité, l’excellence économique, éducative et administrative ainsi que loisirs. Au fond, c’est à un véritable passage au crible de la performance économique à Casablanca qu’OBG s’est prêté. Le redéveloppement de la métropole, étant devenu une priorité pour l’État, nécessitera des investissements en infrastructures, dans les domaines du transport, de la culture ou du tourisme. Et c’est ce que le rapport a essayé de mettre en avant. Ces investissements, qui visent à attirer davantage d’investisseurs, et, au passage, à redessiner les contours de la ville et la rendre plus attrayante -aux Casablancais d’abord- nécessiteront environ 33,6 MMDH qui seront déployés dans le cadre du PSDC d’ici 2020.
Des secteurs plus attractifs que les autres
Ce n’est pas un hasard. Les secteurs qui attirent le plus d’investissements ont un impact considérable sur l’emploi. Dans l’aéronautique, un secteur qui connaît actuellement une ruée des investisseurs, la filiale d’Airbus, Stelia gère déjà une unité de fabrication à Nouaceur où elle a entamé, en décembre 2015, la construction d’une autre unité de production à quelques encablures de celle de Bombardier, dans le parc industriel Midpark. En juin 2016, Tecalemit Aerospace sera l’un des derniers arrivés puisque le groupe français vient d’annoncer la construction d’une usine de 2.000 m² qui coûtera 2 MMDH. Toutes ces entreprises bénéficient des programmes étatiques de formation qui leur destinent une main-d’œuvre qualifié.
La ville possède également le plus grand port du royaume, par où ont transité 9,4 millions de tonnes d’exportations en 2014, ce qui correspond à 30,5% du total des exportations marocaines. En matière d’importations, 15,8 millions de tonnes de marchandises, représentant 29,5% du total des importations, accèdent au marché marocain par le biais de ce port. Selon les données fournies par le HCP, Casablanca est aussi une fourmilière où travaille 76% de la main-d’œuvre nationale qui a rapporté à la ville, en 2012, 48% du chiffre d’affaires industriel. Dans l’industrie chimique, le plus grand secteur industriel de la ville, le même constat est mis en exergue, au même titre que l’industrie textile qui emploie 35,5% de la main-d’œuvre nationale dans le secteur. Cependant, le taux de chômage reste élevé à Casablanca, comparé à la moyenne nationale en dépit de sa vocation industrielle. En effet, avec un taux de participation au marché du travail de 42%, le taux de chômage à la capitale économique était de l’ordre de 11,3% en 2014, plus élevé d’un point et demi que la moyenne nationale, et en chute de 10 points depuis 2004.
Investissements et priorités
Les chantiers sont gigantesques, mais les priorités sont tracées. Dans le budget total du PSDC, près de la moitié est dédiée au développement du transport public, avec des enveloppes importantes dédiées à l’amélioration du réseau routier. Pour l’instant, un montant de quelque 200 MDH a déjà été débloqué au profit de la mise à niveau des quartiers périphériques, plusieurs d’entre eux étant classés insalubres. Dans le même registre, 360 MDH ont été consacré à la lutte contre la pauvreté et 500 MDH pour améliorer les infrastructures médicales de la ville.
CFC, Eldorado des investisseurs
Selon le rapport d’OBG, tout est fait pour que la place financière Casablanca Finance City attire de nouveaux investissements de la part de sociétés étrangères, appâtées par un cadre fiscal pour le moins attractif. L’analyse des investissements majeurs réalisés dans plusieurs secteurs, notamment celui du tourisme, de la construction, de l’énergie et de l’industrie, souligne le caractère attractif du cadre fiscal mis en place. En effet, les entreprises dotées d’un statut CFC, hormis les sièges régionaux et les bureaux de représentation, sont exonérées d’impôts pour une période de cinq avant de basculer vers un régime de 8,75% sur les revenus liés à l’exportation, bien en deçà de la taxe en vigueur.