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Gouvernement espagnol : Ces ministres-clés pour le Maroc

La nouvelle équipe de Mariano Rajoy comporte des noms familiers et d’autres qui font leur première rentrée dans l’Exécutif espagnol. Trois portefeuilles sont primordiaux dans les relations bilatérales. Éclairage

Mariano Rajoy a annoncé la semaine dernière les nouveaux ministres de son cabinet. Une équipe restreinte composée de cinq femmes et huit hommes. Contre toute attente, deux noms clés dans les relations maroco-espagnols ont été remerciés. Il s’agit de Jorge Fernandez Diaz, ministre sortant de l’Intérieur et José Manuel Garcia-Margallo, ex-chargé du portefeuille des Affaires étrangères et de la coopération. Les deux hommes forts de l’ex-gouvernement de Rajoy étaient des grands habitués du Maroc. José Margallo, l’un des hommes fidèles de Rajoy a adopté un ton conciliateur envers le royaume lors de son mandat.

Durant les moments les plus intenses dans le registre des relations bilatérales, comme la mort des spéléologues espagnols ou le mandat d’arrêt contre des responsables marocains accusés de torture au Sahara, Margallo a joué au pompier. Quant à Jorge Fernandez Diaz, l’homme pieux du gouvernement sortant, ce dernier entretenait des relations cordiales avec ses homologues marocains et multipliait les visites sous nos latitudes. Quand une avalanche de migrants irréguliers a assailli les deux enclaves, le ministre de l’Intérieur espagnol n’a pas hésité à se déplacer lors d’une visite éclair à Tétouan pour rencontrer son homologue marocain et «dissiper les malentendus». À présent, l’un des postes clés dans les relations maroco-espagnols, à savoir le portefeuille de l’Intérieur est confié à Juan Ignacio Zoido, 59 ans. Zoido ne connaît que très bien les dossiers chauds relatifs aux frontières, vu qu’il était maire de Séville entre 2011 et 2015. Ce juge de formation avait déclaré en 2003, dans un entretien à l’agence Europa Press, que «la collaboration du Maroc est nécessaire pour faire face à l’immigration illégale».

Dans cet entretien accordé par Zoido en sa qualité de préfet en Andalousie, il a souligné que le gouvernement central sollicitait, à l’époque, la collaboration du Maroc pour freiner les flux migratoires irréguliers. «Zoido est un connaisseur du Maroc et la région en général entretient des relations exemplaires avec le royaume», souligne ce diplomate marocain basé à Madrid. Selon ce membre de la chancellerie marocaine, le nouveau gouvernement marque la continuité et le pragmatisme. «C’est la politique d’État qui prime en dehors de toute pensée ou prise de position personnelle. Il y a des relations bilatérales que nous entretenons avec soin et c’est la seule considération qui régit nos rapports», insiste notre source. En ce qui concerne la défense, confiée à Maria Dolores De Cospedal, il s’agit d’un portefeuille discret mais qui pourrait revêtir de l’importance au vu du poids de sa ministre dans l’appareil politique du Parti populaire et l’étendue de ses ambitions. «Les dossiers sécuritaires et de défense sont importants et les bases sont solides dans ce sens. Les deux parties sont conscientes de cette donne», affirme le diplomate marocain.

Toutefois, Dolores De Cospedal a proféré dans le passé des déclarations peu agréables à l’adresse du Maroc, du temps où son parti était dans l’opposition. C’est le cas par exemple de cette sortie produite en 2010, alors que le gouvernement est sous les commandes du socialiste Zapatero, durant laquelle Cospedal dont le parti était dans l’opposition, a accusé le Maroc de «profiter de la faiblesse du gouvernement». Sa réaction s’est produite suite à une protestation du gouvernement marocain d’alors, contre la visite de Mariano Rajoy en sa qualité du président du PP, à Mélilia. Cependant, il est de notoriété publique que l’équipe gouvernementale espagnole suit le programme tracé par Rajoy. Et celui-ci ne permet aucune incartade susceptible de lui attirer davantage de soucis qu’il en a déjà sur le plan interne. De plus, Rajoy impose la discrétion durant l’exercice ministériel à ses collaborateurs et ne tolère guère les déclarations fracassantes.

De même, le gouvernement espagnol devrait faire face à des attaques internes plus menaçantes que d’éventuels problèmes externes. Ce qui est un point en faveur du gouvernement du Maroc. Toutefois, il faut reconnaître que le voisin ibérique s’est montré très favorable à défendre les intérêts du Maroc auprès des organes internationaux (ONU, CE). Cette démarche devrait se poursuivre durant ce mandat car comme l’a souligné un rapport du think tank espagnol El Cano, la stabilité du Maroc est un sujet de grande importance pour l’Espagne. De surcroît, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Alfonso Dastis, «connaît très bien le Maroc pour avoir côtoyé les délégations marocaines auprès de la Commission européenne où il exerçait auparavant», souligne le diplomate marocain. La lune de miel se prolonge entre Madrid et Rabat !  



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