Alliances : Sur la voie de la convalescence
Le promoteur immobilier a réuni hier la presse pour faire le point sur l’état d’avancement de son plan de restructuration ainsi que ses bonnes réalisations au terme du premier semestre de l’année en cours. Il fait passer son résultat d’exploitation et son résultat net d’un déficit à un bénéfice.
Après une absence d’une année, le promoteur immobilier, Alliances, renoue avec la tradition des présentations des résultats pour dévoiler de bonnes performances sur le premier semestre de l’année en cours et un état d’avancement assez satisfaisant de son plan de restructuration. D’ores et déjà, Ahmed Ammor (photo) , directeur général d’Alliances, annonce la couleur avec le rappel des objectifs dudit plan et leur état d’avancement. En effet, ce plan structuré autour de 8 objectifs a enregistré la réalisation de pas moins de 5 objectifs. Il s’agit en l’occurrence de ceux relatifs à l’amélioration de la gouvernance, le recentrage sur le métier de base, la réduction des charges de structure, le retour à un niveau normal d’activité et le retour à l’équilibre financier.
Dans le détail, le directeur général du promoteur souligne la réorganisation de la gouvernance avec la mise en place de 5 organes de contrôle, la séparation des fonctions de président du Conseil d’administration et de directeur général ainsi que la nomination de 2 administrateurs indépendants. Par ailleurs, le directeur a souligné la cooptation de deux nouveaux administrateurs indépendants qui viennent en porter le nombre à 4. Il s’agit en l’occurrence de Dounia Taarji, ancienne directrice du CDVM, nommée au Forum de Davos : «Global Leader for Tomorrow» et de Barbara Koreniouguine, actuellement directrice générale d’Allianz Real Estate en France.
Pour ce qui est du recentrage sur le métier de base d’Alliances (la promotion immobilière et la maîtrise d’ouvrage déléguée), Ammor a rappelé que les trois filiales EMT Bâtiment, EMT Routes et EMT Travaux publics ont été mises en liquidation judiciaire, alors que l’activité de la société EMT Levage est à l’arrêt. Du côté des charges, le promoteur «a réussi à réduire de plus de 50% la masse salariale et les charges externes à paramètres égaux. C’est-à-dire sans prendre en considération ceux en lien avec le pôle construction (les sociétés EMT, ndlr)», explique Ammor. Plus précisément, l’effectif des salariés du promoteur est passé de 894 personnes à 550 personnes entre juin 2015 et juin 2016. L’autre poste concerné par les réductions est toutes les charges de fonctionnement (téléphone, électricité, etc), a tenu à souligner le directeur général.
Retour à l’équilibre financier
Les deux autres objectifs également réalisés sont le retour à un niveau normal d’activité et le retour à l’équilibre financier dès le premier semestre de 2016. En effet, à fin juin 2016, la société affichait une forte progression de son chiffre d’affaires consolidé de l’ordre de 278% comparativement aux revenus de juin 2015 à 1,41 MMDH. Dans ce chiffre d’affaires, la part de l’activité haut standing s’est améliorée, atteignant 42% contre 22% au 30 juin 2015. Dans ce sillage et grâce à la réduction des charges d’exploitation de 47% à 445 MDH, le résultat d’exploitation passe d’un déficit de 170 MDH en juin 2015 à un résultat positif de 190 MDH, dégageant une marge d’exploitation de 13,5%. In fine, le résultat net s’établit à 32 MDH contre une perte de 447 MDH au 30 juin 2015 et le RNPG se fixe à 20 MDH au 30 juin 2016 contre une perte de 384 MDH au 30 juin 2015.
3 chantiers toujours en cours
La réalisation du reste des objectifs est toujours en cours. C’est le cas notamment de l’augmentation de capital. L’actionnaire de référence a apporté 300 MDH en compte courant en totalité, «sa conversion en capital sera actée dès la finalisation de la restructuration de la dette privée et la publication des résultats annuels 2016», a expliqué Ammor. Par ailleurs, la restructuration de l’endettement est sur la bonne voie. Le groupe a réduit sa dette bancaire de 43% entre le 1er janvier 2015 et juin 2016 passant de 4 MMDH à 2,3 MMDH.
Pour ce qui est de la dette privée, celle-ci devrait enregistrer une baisse d’1,8 MMDH après exécution des protocoles d’accord dans le cadre du programme de rachat de cette dette en cours de réalisation. D’ici la fin de l’année, le management s’attend à ce que les 1,1 MMDH de dettes bancaires restantes soient remboursées au fur et à mesure des livraisons alors que les 2,6 MMDH de dettes privées vont être réduites dans le cadre d’une seconde phase de cession d’actifs supplémentaires. Le reliquat après cette deuxième phase sera reprofilé. Enfin, la station Lixus dispose désormais d’un plan de repositionnement qui est en cours de validation. D’après Ammor, l’objectif est de réorienter une partie de la station vers le tourisme local, pour alléger l’impact de la morosité du tourisme à l’international pour lequel la station a été conçue au départ. Pour ce qui est des perspectives, le promoteur s’attend à réaliser un chiffre d’affaires consolidé qui devrait avoisiner 3,9 MMDH et un résultat net bénéficiaire au 31 décembre 2016.