l’istiqlal propose un «contrat pour la dignité»
Le parti de la balance s’engage à réviser les réformes des retraites et de la compensation. Sur le plan économique, il ambitionne de mettre en place un nouveau modèle économique basé sur la promotion de l’entreprise et des investissements et de réaliser un taux de croissance de 8% pour les secteurs non agricoles.
Les héritiers de Allal El Fassi nourrissent de grandes ambitions concernant les futures élections législatives. Jeudi dernier, le chef de file de cette formation politique, Hamid Chabat, a annoncé la couleur. C’est confiant, que le leader des Istiqlaliens a souligné que le parti de la balance compte arriver en tête de peloton pour diriger le prochain gouvernement. Une ambition qu’il estime réalisable compte tenu des résultats du parti à l’issue des dernières élections. Chabat, qui a sorti l’artillerie lourde contre l’action de l’actuel gouvernement, ne voit pour autant aucun inconvénient à rééditer l’expérience de l’alliance avec le Parti de la justice et du développement (PJD) malgré les couacs du passé. Il tire à boulets rouges sur certaines décisions gouvernementales qu’il qualifie de «catastrophiques» et qu’il compte réformer en cas de victoire électorale. En tête de ces dossiers, figure ceux de la réforme des retraites et de la compensation. En la matière, le secrétaire général de l’Istiqlal s’engage à changer la donne. Une mission qui ne sera pas de tout repos en cas d’alliance avec les composantes de l’actuel gouvernement.
En tout cas, le ton est donné par les ténors de l’Istiqlal, qui viennent de partager les grandes lignes de leur «Contrat pour la dignité». Ce programme, tiennent-ils à affirmer, est réalisable sur le terrain contrairement à ceux d’autres formations politiques. Sur le plan économique, le parti de la balance s’engage à réaliser un taux de croissance de 8% dans les secteurs non agricoles, sans donner pour autant le taux global. Le parti compte mettre en place un nouveau modèle de croissance économique axé sur le passage d’une économie portant essentiellement sur l’appui à la consommation vers une économie reposant sur l’appui à la production et à l’export. Pour ce faire, le parti a tracé bon nombre d’engagements dont l’amélioration de la performance des exportations par rapport aux importations dans la balance commerciale (80% à l’horizon 2021 contre 58% en 2015), l’augmentation du taux d’investissement national par rapport au produit intérieur brut (36% à l’horizon 2021 contre 31% actuellement), la réduction du nombre d’entreprises en cessation définitive d’activité économique (2.500 avant 2021 contre plus de 5.780 en 2015) et la réduction de la dette du Trésor. Plusieurs mesures sont prévues dans le cadre de la nouvelle vision des héritiers de Allal El Fassi.
Il s’agit notamment de la mise en place d’un système progressif de l’impôt sur les sociétés, l’élargissement de l’assiette fiscale ou encore de la mise en place du cadre législatif adéquat pour le secteur privé qui doit accompagner l’évolution économique (charte de l’investissement, réforme du Code de travail, l’élaboration du Code des marchés publics)… Enfin, sur le plan social, bon nombre d’engagements sont pris comme la réduction du manque en médecins et infirmiers de 50% à l’horizon 2021, la limitation du déficit en habitations pour l’établir à moins de 100.000 unités à l’horizon 2021, le désenclavement du monde rural et des zones montagneuses.