Cameroun : L’ONEE ne rempilera pas !
«Sur très hautes instructions», le ministère de l’Eau et de l’énergie camerounais a décidé de ne pas renouveler le contrat d’affermage avec le consortium marocain mené par l’ONEE, dont l’échéance est prévue en 2018.
C’est officiel, le contrat d’affermage du service public d’alimentation en eau potable des centres urbains et périurbains liant l’État camerounais et le consortium marocain conduit par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) ne sera pas renouvelé.
Dans une lettre adressée par le ministère de l’Eau et de l’énergie camerounais à la direction générale de la Camerounaise des eaux (société créée par le consortium marocain qui regroupe l’ONEE, MedZ, Delta Holding et le cabinet conseil en travaux publics Ingema) et dont les Inspirations ÉCO détient copie, la réponse des responsables camerounais est sans équivoque. «Relativement à la demande qui a été introduite par la Camerounaise des eaux, à l’effet de bénéficier du renouvellement du contrat visé en objet, dont l’échéance est prévue en 2018, j’ai l’honneur de vous faire connaître que sur très hautes instructions de la hiérarchie, ledit contrat ne sera pas renouvelé à son terme», lit-on sur le document.
Depuis plusieurs semaines, la presse locale a fait écho du vœu du chef de l’État du Cameroun, Paul Biya, de ne pas reconduire le contrat d’affermage avec le consortium mené par l’ONEE.
La raison serait la pénurie d’eau potable que connaît le pays, en particulier dans les deux principales villes camerounaises que sont Douala et Yaoundé. Pour rappel, le consortium marocain avait décroché le contrat d’affermage en septembre 2007 au terme d’un appel d’offres international lancé en 2006 par l’État camerounais. La Camerounaise des eaux, créée en 2008, s’était ainsi vu confier la concession, pour 10 ans, du service de production, de transport et de distribution de l’eau potable dans le pays.
Ce faisant, elle a hérité d’infrastructures accumulant plusieurs années sans maintenance et d’un marché caractérisé par une demande largement supérieure à l’offre. Le tout dans un pays connaissant une sévère crise énergétique se traduisant par le rationnement de l’électricité. Des conditions qui ont rendu la mission du consortium marocain difficile.