Meknès : La décharge contrôlée bientôt opérationnelle
La nouvelle décharge contrôlée de Meknès, qui a nécessité un investissement de 90 millions d’euros, sera mise en service incessamment. Elle occupe 52 ha, à douar Nzala, et pourra traiter plus de 185.000 tonnes de déchets par an.
Un ouf de soulagement pour les habitants de la ville de Meknès. La tant attendue décharge, nouvelle génération, sera opérationnelle dans les prochains jours. Il ne reste que quelques réglages pour permettre enfin à la ville et sa région de mieux respirer. Pas plus loin que la semaine dernière, la torchère de la décharge a été liée à plus de 30 puits pour collecter les gaz qui seront brûlés par la suite. Pour les techniciens de la station, cette installation va permettre de neutraliser les mauvaises odeurs engendrées par le réservoir du liquide lixiviat. En effet, cette nouvelle canalisation va injecter de l’air à l’intérieur du réservoir pour mettre fin aux émissions responsables de ces odeurs. D’après les membres de la commune de Meknès, ce processus va permettre un traitement biologique avec des bactéries, par la suite, un filtrage d’eau sera effectué pour la consacrer à l’arrosage des espaces verts de la ville de Meknès.
Innovations
Situé à douar Nzala, 5 km du centre-ville, le site s’étale sur une superficie de près de 52 ha, il reçoit, chaque année, 185.000 tonnes de déchets générés par plus de 835.000 habitants. Ce nouveau site aura une capacité de 200.000 à 330.000 tonnes de déchets ménagers assimilés par an. Il apportera des innovations majeures à travers un centre de tri, composé d’un hangar de 3.000 m² et d’une plateforme logistique de 3.000 m².
Il valorisera également les matières pour réduire la quantité de déchets, dans le strict respect de l’environnement. Ce centre a été construit suite à une convention de délégation de service public signée entre la commune de Meknès et Sita Atlas, filiale du leader mondial dans les domaines de la gestion de l’eau et des déchets, «Suez Environnement». Il est conçu et sera exploité par la filiale marocaine, Sita Atlas, pour une durée de 20 ans et avec un investissement de près de 90 millions d’euros, répondra aux objectifs de développement durable fixés et permettra de faire face aux enjeux écologiques de la région. Il permettra aussi une gestion efficace et durable des déchets ménagers en adoptant des techniques modernes et les normes internationales en matière de stérilisation et d’élimination des bactéries pour éliminer les odeurs désagréables et les matières toxiques nuisant à la santé des populations et à la nappe phréatique dans la région.
D’après les responsables de la commune, ce projet vient résoudre les problèmes de décharge, qui ne peut pas recevoir les déchets accumulés depuis 2002. En effet, cette décharge a constitué un point noir pour la population, par les dégâts engendrés par les odeurs qu’elle émet, ainsi que son impact direct sur la nappe phréatique, l’air et les terrains agricoles dans cette zone. Face à cette situation et, en lien avec le Programme national de gestion des déchets ménagers, la commune a confié à Suez, en 2014, la réhabilitation de la décharge, ainsi que la création et l’exploitation d’un Centre de valorisation des déchets. Outre cette innovation technique inédite sur le continent africain, ce site prend en compte la dimension sociale avec l’intégration de plus de 150 trieurs informels.
Il faut noter que Sita Atlas a déjà réalisé les travaux d’aménagement des voies d’accès et de dépôts des déchets, ainsi que la mise en place d’une couverture végétalisée, et des réseaux de drainage, de collecte des lixiviats et des eaux pluviales. Elle a effectué aussi des travaux de forage et a équipé le site de puits de captage du biogaz.