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Justes, les réformes !

Au delà des considérations d’ordre général, l’analyse en détail de l’évaluation du FMI permet de mieux apprécier la dynamique de l’économie nationale. Selon le rapport, avec des fondamentaux solides, un système bancaire performant et une tradition de conduite des réformes, les perspectives pour l’économie nationale s’annoncent prometteuses. Revue de détails.

Situation économique
Les fondamentaux sont solides
C’est le FMI qui le dit : « les fondamentaux économiques du Royaume sont solides, les politiques menées sont efficaces et le pays dispose d’une tradition sérieuse de mise en œuvre des réformes que les autorités s’engagent d’ailleurs à poursuivre». Autant donc d’arguments positifs à l’actif des autorités et qui ont permis au Maroc de passer, haut la main, l’épreuve de qualification pour la 3e Ligne de précaution et de liquidité (LPL). Le Maroc a ainsi enregistré de réelles performances sur 4 des 5 critères d’évaluation. Le rapport du FMI a mis en exergue plusieurs volets qui témoignent de cette vitalité de la santé économique marocaine notamment le système bancaire qui est «stable», les réserves de changes qui se sont nettement «améliorées», la dynamique des investissements qui s’est «maintenue» ainsi que les exportations qui sont en « hausse».

De même, le rapport d’évaluation a mis en exergue plusieurs points positifs enregistrés grâce aux efforts des autorités visant à améliorer le climat des affaires. «Des réformes très importantes ont été mises en œuvre et continuent d’être engagées en matière d’amélioration du climat des affaires», a souligné Nicholas Blancher. Pour le chef de mission du FMI au Maroc, c’est un aspect important dans le cadre de la mise en œuvre des politiques visant «une croissance plus large et inclusive». De même, en matière de politique budgétaire, l’adoption de la loi organique des finances, «organise de manière plus claire, transparente et stricte, la gestion des finances publiques». C’est dans le même sens que s’inscrit la réforme du régime de compensation, des retraites ainsi que de la fonction publique. Au niveau du secteur financier, le rapport a loué la mise en œuvre des nouvelles dispositions relatives à la supervision bancaire ainsi que celles visant le renforcement de la stabilité financière.

Croissance du PIB
Perspectives reluisantes à moyen terme
«La croissance économique devrait reprendre, à court terme, dans un contexte de baisse de l’inflation», projette le FMI, analysant les perspectives de la croissance du PIB sur les prochaines années. «Les dettes publiques et privées sont soutenables» a également estimé qui s’attend à ce que la dette du trésor redescende autour de 60% du PIB comme annoncé par le gouvernement, et le déficit budgétaire stabilisé aux alentours de 2% à l’horizon 2020. «Les comptes extérieurs et budgétaires se sont améliorés grâce à des politiques solides, à la diversification des exportations, à la baisse des prix du pétrole et à la mise en œuvre de réformes internes», lit-on ainsi dans le document. De manière générale, le FMI s’attend à ce que le taux de croissance moyen s’accélère pour tourner autour de 4,9% par an à l’horizon 2020, soit le même rythme que celui des années 2000. Ce taux est certes loin du seuil que les analystes locaux espèrent pour véritablement booster l’économie nationale, mais c’est déjà une performance pour le FMI, comparé à la situation régionale et au contexte économique mondiale.

L’essentiel pour l’institution internationale, c’est que les différents scénarii de perspectives d’évolution de l’économie marocaine à court terme font ressortir «une amélioration des indicateurs selon une tendance ferme ou modérée». Le FMI estime à juste titre que des progrès sont nécessaires en matière de lutte contre le chômage, particulièrement parmi les jeunes et pour accélérer d’élargissement de la participation des femmes au marché du travail. Autre aspects importants des recommandations du Fonds, l’assouplissement du régime de change que le gouvernement a promis pour 2017 et qui sera de nature à contribuer à la préservation de la compétitivité et au renforcement de la capacité de l’économie du Royaume à absorber les chocs. Il devrait s’étaler sur plusieurs années et sera élargi à chaque fois la fourchette de fluctuation du dirham jusqu’à atteindre 100% fixés par le marché.

Risques
Attention aux chocs extérieurs
C’est surement le revers de la médaille. En dépit des efforts considérables fournis par le Maroc dans la réduction des vulnérabilités budgétaires et extérieures, ainsi que dans la gestion des défis à moyen terme, l’économie nationale est confrontée à la menace de plusieurs risques exogènes qui peuvent contrarier la dynamique actuelle. Il s’agit notamment de risques de la conjoncture externe encore quelque peu atone, de la montée des risques géopolitiques et sécuritaires ainsi que le risque d’une plus grande volatilité financière internationale. La montée de ces risques peut avoir beaucoup d’incidences directes sur les équilibres macroéconomiques au vue de leur impact sur certaines composantes importantes de l’économie nationale. C’est le cas des risques géopolitiques ou sécuritaires régionaux qui peuvent affecter le secteur du tourisme et la dynamique des investissements directs étrangers (IDE).


 

Examen de passage
C’était attendu que le Maroc n’aurait aucun mal à accéder à un renouvellement de la LPL au regard des résultats enregistrés dans le cadre de la mise en œuvre des deux derniers programmes. Le Maroc n’a d’ailleurs jamais eu à recourir à cette couverture en dépit des risques. «Le Maroc continue de réunir les critères de qualification pour une nouvelle ligne de précaution, obtenant de bons résultats dans quatre des cinq critères d’évaluation », ont estimé les experts du FMI. Il faut dire que sur les différents critères d’évaluation de la grille du FMI, le Maroc a enregistré une baisse de son déficit des comptes courants, les comptes en capital ont été dominés par des flux de capitaux publics, l’accès au marché international des capitaux est régulier et avec succès à chaque fois en plus d’un niveau de réserves de changes confortable. C’est sur le cinquième critère qui porte sur la solidité des finances publiques que le Maroc traine encore et doit fournir plus d’efforts pour atteindre l’objectif d’une dette équivalente à 60% du PIB d’ici 2020 ainsi qu’un déficit budgétaire de 2% du PIB sur la même période. «Le Maroc n’est confronté à aucune circonstance sous laquelle le FMI pourrait ne pas approuver une ligne de précaution» a par conséquent conclut le FMI, ce qui permet de dire que le Royaume a passé son examen de passage haut la main.



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