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Sahara : Le tournant !

Le Conseil de Sécurité a pris le bâton du milieu privilégiant la raison de la France et l’Espagne au volte face des USA dont le projet de résolution a cassé le consensus «lègendaire» autour de ce dossier. Le Maroc a aussi arraché une reconnaissance des avancées sur le plan des droits de l’homme.

La nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas tenu compte des grandes manœuvres des alliés des séparatistes et n’a pas opéré de changement dans les fondements de la solution politique prônée par le Maroc depuis 2007. C’est la principale conclusion du Maroc à l’issue du vote de la résolution 2285 par l’instance exécutive des Nations-Unies. La machine diplomatique qui a tourné à plein régime depuis la visite effectuée par Ban-Ki-moon en Algérie et aux camps de Tindouf a donc permis de remettre les pendules à l’heure et d’éviter une division au sein des membres permanents du Conseil de sécurité sur la question de l’intégrité territoriale du Maroc. «Le Maroc, qui avait réagi en son temps aux dérapages de la visite du secrétaire général, a exprimé par une lettre officielle ses réserves concernant le dernier rapport dès sa publication et son rejet total de certaines assertions contenues dans ce document», a indiqué le ministère des Affaires étrangères et de la coopération après le vote de la résolution annuelle par une majorité de 10 voix contre deux et une abstention de la Russie.

Le contenu de la résolution
Plusieurs indicateurs plaident en effet pour une prorogation du mandat de la Minurso dans les mêmes termes que ceux adoptés depuis l’ouverture des pourparlers à Manhasset en 2008, essentiellement la non intégration des questions liées «aux droits de l’homme» dans les provinces du sud. Sans exprimer ouvertement sa satisfaction du contenu de la résolution, le Maroc demeure persuadé que «la résolution du Conseil de sécurité confirme le mandat de la Minurso tel qu’il a évolué lors des dernières années en tenant compte des développements qu’a connus le dossier.

En cela le conseil qui tranche avec toutes les tentatives de changement du mandat de la Minurso et de son élargissement à des missions non-convenues et à des actions étrangères, a sa raison d’être». Les efforts de la diplomatie marocaine devraient tendre durant cette étape vers la consolidation des acquis de cette nouvelle résolution, tout en veillant à rallier d’autres pays à soutenir de manière plus claire la proposition du Plan d’autonomie. La réaction du Maroc met en avant aussi sa disposition à la reprise des négociations sur la base des résolutions des Nations-Unies ainsi qu’en tenant compte des nouvelles données au sein des provinces du sud.

C’est ainsi que les diplomates marocains resteront ouverts à toutes les initiatives visant à dégeler le statu quo qui pourra une nouvelle fois perdurer, sans que cela ne signifie que le Maroc sera dans l’obligation de faire de nouvelles concessions et «poursuivra, de bonne foi et avec détermination son implication dans le processus politique de règlement de ce différend régional artificiel», comme l’indique sans équivoque le communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le principal souci du Maroc est de pouvoir restaurer l’esprit d’équité de l’instance onusienne dans ses efforts de médiation et de tourner définitivement la page du différend avec le secrétaire général de l’ONU.

Il est rappeler que le durcissement de la position marocaine depuis le mois de mars dernier provient plus du souci de sauvegarder l’option de la négociation, contrairement aux séparatistes et de leurs alliés qui ont été durant la visite de Ban-Ki-moon plus enclins à bloquer toute tentative de reprise des pourparlers sur la base du principe du Plan d’autonomie, avec une nette instrumentalisation des souffrances des populations de Tindouf et de la question des droits de l’homme. 


 

Les priorités des Nations-Unies

Tout en considérant que la «consolidation du statu quo n’est pas acceptable», qu’il est «essentiel que les négociations progressent», les membres du conseil ont surtout appelé à «aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable». Dans la même optique, l’importance de l’engagement pris par les parties de continuer à préparer une cinquième série de négociations a été aussi soulignée avec l’exigence que «les parties fassent preuve de réalisme et d’un esprit de compromis» pour aller de l’avant dans les négociations. La prorogation du mandat de la Minurso jusqu’au 30 avril 2017 est synonyme aussi d’efforts qui seront déployés durant les mois de mai, juin et juillet pour que «la mission puisse de nouveau exercer pleinement ses fonctions dans un délai de 90 jours». Les membres du conseil ont aussi insisté à ce que les accords militaires conclus avec la Minurso concernant le cessez-le-feu soient pleinement respectés et exhortent les parties à y adhérer. Pour le volet humanitaire, la résolution a invité les parties à verser des contributions volontaires pour le financement des programmes alimentaires et ceux permettant aux membres séparés d’une même famille de se rendre visite.



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