Maroc

Choubani fait le point sur les priorités de Drâa-Tafilalet

Lahbib Choubani : Président du Conseil de la région Drâa-Tafilalet

Le programme de développement régional de Drâa-Tafilalet, lequel a été validé par le bureau du Conseil de la région, serait en cours d’exécution. Selon le président, Lahbib Choubani, ce projet sera prêt dans sept mois. Dans cet entretien, le nouveau président PJDiste livre sa feuille de route pour faire aboutir ledit programme.

Les ÉCO : La région de Draâ-Tafilalet est une nouvelle région. Votre mission sera-t-elle difficile ?
Lahbib Choubani : La région Drâa-Tafilalet est en effet une région nouvellement créée, ce qui veut dire que, sur le terrain, nous n’avons hérité de rien, ni même sur le plan administratif ou encore logistique. Pour faire face à cette situation, qui, disons-le, est une situation constitutive à tout les niveaux, il était donc nécessaire d’adopter une approche basée sur la concertation et la coopération, notamment avec le wali. Surtout que sur le plan légal, nous avons un défi à relever, c’est celui de faire aboutir le plan de développement de la région Drâa-Tafilalet. Ce plan sera à même d’identifier une vision globale ainsi que les projets devant être concrétisés durant notre mandat, en plus du plan d’aménagement de la région.

Quelle sont les démarches que vous avez déjà entreprises, dans le cadre de la préparation de ce plan d’action ?
Pour commencer, nous devions nous enquérir des difficultés rencontrées par les anciennes stratégies, aussi bien celles mises en place par les différents départements ministériels que celles initiées sur le plan provincial. Lors d’une tournée que nous avons d’ailleurs effectuée dernièrement avec le wali au niveau de la région, les gouverneurs nous ont présenté leur stratégie dans ces provinces. Cela nous a permis de nous enquérir de toutes les contraintes constatées. Dans le cadre de cette dynamique, lancée pour faire aboutir le programme de développement régional de Drâa-Tafilalet, nous avons également tenu plusieurs rencontres avec les ministres concernés par les politiques gouvernementales ayant été mises à exécution dans la région. L’objectif était de comprendre les différentes difficultés et obstacles qui existaient au niveau de ces politiques publiques.

Cela signifie-t-il que le but est de revoir ces politiques dans la région ? Quelles ont été les stratégies ciblées ?
L’objectif est en effet de revoir toutes ces stratégies, tout en fixant les priorités pour notre région nouvellement créée. Parmi ces stratégies, il y a lieu de souligner celles portant sur les domaines des ressources humaines, l’équipement et le transport. La première rencontre, nous l’avons d’ailleurs eue avec le ministre Mohamed Moubdii, avec lequel nous avons eu des discussions au sujet des ressources humaines dans la région. Suite à cette rencontre, un diagnostic a été fait notamment sur les irrégularités existant dans le domaine des ressources humaines et ce, au niveau des différents départements.

Il faut dire que ce domaine connaît un déficit important, et nous comptons préparer un dossier qui sera prochainement soumis au gouvernement. De même, il y a lieu de souligner que le dossier de l’équipement et du transport dans la région de Drâa-Tafilalet a été au cœur de nos discussions avec le ministre Aziz Rabbah, car ce dossier relatif aux routes et au transport présente également des irrégularités. Par ailleurs, et dans le cadre de la préparation du programme de développement régional, un forum d’experts et de chercheurs de Drâa-Tafilalet sera très prochainement créé. Il faut souligner que la loi parle d’un programme de développement, mais la philosophie de la régionalisation avancée stipule que le Maroc doit disposer de douze régions. Chaque région doit avoir son modèle de plan de développement, ses particularités et ses richesses à même de renforcer la compétitivité nationale sur le plan international.

C’est pourquoi, il était nécessaire d’associer également cette élite scientifique à la mise en œuvre d’un modèle de développement régional spécifique à notre région. D’un autre côté, des rencontres sont aussi prévues avec des investisseurs de la région et ce, afin de discuter de la problématique qu’il y a dans l’investissement au niveau de la région, mais aussi de promouvoir la création d’entreprises dans la région. Cette dernière a des particularités sur le plan des richesses naturelles puisque c’est une région d’énergie solaire et de minerai par excellence. C’est aussi une région touristique, connue pour «son» desert, ses oasis, son industrie de cinéma, etc. Comment intégrer toutes ces particularités dans le modèle de développement de la région sur lequel nous travaillons actuellement? Cela nécessite un travail profond et une grande concertation avec l’ensemble de nos partenaires, tant publics que privés, pour faire aboutir ce programme de développement régional au cours des années à venir.

Quand pensez-vous pouvoir boucler ce travail ?
Notre engagement consiste à faire aboutir, d’ici une année, ce programme de développement régional. Mais je peux d’ores et déjà vous dire que la conception de ce programme, qui a été validée par le bureau du Conseil de la région, est en cours d’exécution. Chaque volet de cette stratégie va aboutir en temps voulu. Tous les indicateurs prouvent que ce plan d’action sera concrétisé dans les délais fixés par la loi pour faire aboutir le modèle de développement de la région Drâa-Tafilalet. Mieux: je peux vous dire que ce projet sera prêt d’ici six à sept mois.

Quelles sont les projets prioritaires pour la région ?
Nous avons en effet des priorités pour la région. Parmi ces dernières figurent celles imposées par les réalités de la région. Cette réalité, c’est d’abord la nécessité de désenclaver la région. Aujourd’hui, nous avons travaillé avec le ministre de l’Équipement et RAM pour la signature d’une nouvelle convention. La semaine dernière, nous avons d’ailleurs discuté des derniers détails de cette convention, laquelle vise à désenclaver la région. Elle prévoit la liaison des trois aéroports (Errachidia, Ouarzazate et Zagora) avec Marrakech. Par cette convention, les vols vont couvrir toute la semaine pour Errachidia et Ouarzazate, tandis que pour Zagora, le nombre de vols sera porté à 4. Côté prix, le prix du billet sera de 500 DH au lieu de 600 DH. C’est la région qui va supporter cette différence (100 DH par billet). Il y a aussi un autre dossier prioritaire pour nous: celui de l’investissement. D’ailleurs, nous tiendrons bientôt une rencontre avec le wali pour discuter des difficultés touchant le foncier comme les procédures administratives. Notons que beaucoup veulent investir dans la région, notamment dans le domaine de l’énergie solaire ou encore dans le secteur des mines.



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