Centrale solaire Noor 1 : Coup d’envoi d’un PPP à grande échelle

La première installation du Plan solaire marocain sera inaugurée par le roi Mohammed VI aujourd’hui à Ouarzazate. Les détails sur le montage de cette centrale d’un coût de 6MMDH.
Un maître d’ouvrage public, un développeur international privé, quatre équipementiers et sociétés d’ingénieries internationales, une durée du projet de cinq ans avec huit bailleurs de fonds. Tous ces acteurs ont contribué à déployer la 1re centrale du Plan solaire marocain (PSM). Le tout, dans les délais annoncés au départ du projet en novembre 2009 devant le roi Mohammed VI à Ouarzazate. Le montage de ce projet sous la forme d’un partenariat public-privé (PPP) donne un nouvel élan pour développer les phases II et III du complexe Noor en 2018 et 2019. Un projet mobilisant un investissement global de 60MMDH.
160MW pour commencer
Dès l’annonce du PSM en 2009, le Maroc mettait en place l’outil opérationnel pour exécuter ce projet d’envergure. L’Agence marocaine de l’énergie (MASEN) voit ainsi le jour en 2010. Elle est chargée de piloter le PSM. C’est à Tamezghitene, à environ 10 km au nord-est de Ouarzazate que Masen a lancé la première phase du complexe solaire marocain. «La première phase du complexe Noor consistait à développer un projet de production sous forme d’IPP (Independent Power Producer) portant sur la conception, le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance d’une centrale thermosolaire d’une puissance de 160MW», explique MASEN. Cette première centrale du plan solaire marocain qui sera développée aujourd’hui sur une surface d’environ 480 hectares, sur la base de la technologie thermosolaire (CSP) avec capteurs cylindro-paraboliques, aura une capacité de stockage de 3 heures à pleine puissance.
En plus de la phase I, une deuxième et troisième phases du complexe solaire ont été définies. Elles consistent à développer deux centrales solaires : Noor II et Noor III. La centrale Noor II se fera sur la base de la technologie thermosolaire (CSP) avec capteurs cylindro-paraboliques. Avec une puissance comprise entre 150 et 200 MW, elle s’étalera sur une surface maximale de 680 ha et aura une capacité de stockage d’un minimum de 3 heures. La seconde centrale NOOR III sera développée en utilisant la technologie thermosolaire (CSP) avec tour et aura une puissance comprise entre 100 et 150MW. Elle s’étalera sur une surface maximum de 750 ha et aura une capacité de stockage d’un minimum de 3 heures également.
32% de participation marocaine
La construction de Noor I a été menée par le consortium espagnol TSK-Acciona-Sener. Le taux de participation des entreprises marocaines dans le projet a atteint 32%, soit plus que l’objectif de 30% fixé. «Ces dernières ont toutefois, d’une manière générale, joué un rôle secondaire, fournissant des services ayant trait à la construction, à la mise en service, à l’ingénierie, à l’installation et à la logistique», note l’Oxford Business Group. Sener et le groupe saoudien ACWA Power développeront Noor II et III, cherchent à faire mieux. «Ils visent un taux d’intégration locale de 35% et prévoient d’augmenter le pourcentage de matériaux d’origine marocaine utilisés dans les deux usines», annonce la même source. En plus de l’amélioration de la participation du tissu industriel marocain dans la conception de PSM, le Maroc devrait relever deux défis de taille : la gouvernance de la politique énergétique et la persévération des équilibres financiers de ces projets. Pour le premier défi, le souverain a donné le ton de la future architecture institutionnelle relative à l’énergie.
Lors de la séance de travail de décembre dernier, Mohammed VI avait «transmis ses instructions aux différents acteurs concernés afin que le pilotage des énergies renouvelables, notamment solaires, éoliennes et hydroélectriques, soit désormais assuré par l’agence Masen. Cette décision fait suite à la «réflexion globale quant à la stratégie devant permettre de réaliser une plus grande synergie entre les différents acteurs concernés», annonçait-il suite à la séance de travail sur ce thème d’octobre dernier, tenue au cabinet royal.
Cette configuration institutionnelle vise à réaliser les objectifs ambitieux du Maroc. Lors de la COP21, le roi Mohammed VI avait annoncé «que l’objectif de 42% qui avait été fixé pour la part des énergies renouvelables dans la réponse à apporter à nos besoins en 2020, a récemment été porté à 52% à l’horizon 2030». Les équilibres financiers relatifs à la conception du PSM et la viabilité du modèle économique de la vente de cette énergie sont également prioritaires. D’ailleurs lors de cette séance de travail, le souverain s’est informé de la situation globale de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).
Dates clés
2009
Présentation du projet marocain de l’énergie solaire à Ouarzazate
2010
Création de Masen
Mars 2010
Lancement de l’appel à manifestation d’intérêt pour Noor 1
2016
Livraison de la première phase de 160 MW
2020
Production de 2.000 MW