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Les exportations marocaines vers l’Espagne décollent

Les relations économiques bilatérales se sont, non seulement améliorés, mais elles sont devenues plus équilibrés et durables ces derniers temps. L’Espagne reste le premier fournisseur et client du Maroc depuis trois ans, et 40% des exportations des produits marocains vers l’UE sont destinés à l’Espagne. Par ailleurs et c’est là un élément crucial, le taux de couverture commerciale de l’Espagne avec le Maroc, montre une forte évolution vers l´équilibre. Ce taux est passé de 170% en 2012, 156% en 2013, 144% en 2014, à 123% dans les 11 premiers mois de 2015.

Autre élément à prendre en ligne de compte, malgré la stagnation au niveau communautaire (-0.09% les 11 premiers mois de 2015), l’Espagne continue d’augmenter ses exportations vers le Maroc (+4.2% durant la même période). Mais ces dernières années, ce sont les exportations marocaines vers l’Espagne qui sont en train de décoller : +13% en 2013, +16%, en 2014 et +20% dans les premiers 11 mois de 2015.

Le Maroc est devenu le 11e fournisseur de l’Espagne, en augmentant ses exportations de presque 1 milliard d’euros en deux ans. Les prévisions de croissance en Espagne pour 2015 se rapprochent de 3,5%. Pour sa part, le FMI a amélioré, récemment, les prévisions de croissance pour le pays (2.7% pour 2017). Cela fait de l’Espagne le pays avec le taux de croissance le plus élevé parmi les grands pays de la zone euro. C´est justement ce dynamisme de la demande espagnole qui explique le développement accru des exportations marocaines vers l’Espagne. En 2015, le Maroc demeure la première destination africaine et neuvième destination mondiale des exportations espagnoles (deuxième destination hors de l’UE après les États-Unis).  


 

Luis Moreno Garcia-Cano,
chef du bureau économique et commercial de l’Ambassade d’Espagne à Rabat.

«L’Espagne se repositionne sur le marché des énergies renouvelables»

Les premières journées de Partenariat multilatéral Maroc-Espagne auront lieu du 3 au 5 février 2016. Pas moins de 25 entreprises espagnoles, s’activant dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’eau et l’assainissement, de l’ingénierie.. feront le déplacement à Rabat.

Les ÉCO : Dans quel contexte s’inscrit la rencontre économique maroco-espagnole qui démarre le 3 février ?
Luis Moreno Garcia-Cano :  D’abord, le Maroc et l’Espagne sont deux partenaires complémentaires et ces dernières années, ils sont des alliés dans la chaîne de valeur ajoutée. L’on peut prendre comme exemple, dans ce sens, les secteurs de l’automobile et du textile où il y a une intégration de la chaîne de valeur ajoutée. On vient aussi d’inaugurer l’usine Europac à Tanger pour 35 millions d’euros d’investissement (cf:www.leseco.ma) qui vient renforcer l’industrie de l’automobile au Maroc. C’est un vrai exemple de complémentarité entre les entreprises marocaines et espagnoles. S’ajoute à cela, la volonté et la stratégie du Maroc de devenir un hub pour l’investissement en Afrique. Tout cela nous pousse à fournir plus d’effort pour conclure des joint-ventures entre les entreprises des deux pays pour approcher le marché local mais surtout régional. Je suis au Maroc depuis un an et demi et j’ai pu tester la capacité du pays à attirer des investissements et d’aller investir dans les pays de l’Afrique subsaharienne. Je pense que le partage du know-how peut être bénéfique aux entreprises de part et d’autre. Je tiens aussi à signaler que le tissu des entreprises espagnoles au Maroc est constitué de PME qui sont au nombre de 800 et dont la plupart sont mixtes. Donc, l’expertise doit être encouragée davantage à travers aussi des joint-ventures dans l’énergie, les infrastructures et l’environnement profitant de la COP22 qui aura lieu à la fin de l’année au Maroc.

Le secteur des énergies renouvelables semble intéresser de plus en plus les entreprises espagnoles au Maroc. Quels sont les leviers à mettre en place dans cette perspective ?
Dans les années 2000, l’Espagne s’est engagée dans une stratégie d’énergies renouvelables qui nous a permis de devenir leader dans ce secteur. Je donne l’exemple du projet Noor I où des entreprises espagnoles, comme Acciona et Sener, font partie du consortium. Par ailleurs, Sener est aussi présente au niveau de Noor II et III. Maintenant, le Maroc dispose d’une stratégie forte en matière d’ER qui intéresse, au plus haut niveau, les entreprises espagnoles. À plus forte raison que le Maroc a des ambitions africaines qui ouvrent la voie à des partenariats solides et pérennes entre entreprises espagnoles et marocaines dans la région.

Quels peuvent être concrètement les projets pouvant faire l’objet de partenariats dans la région ?
Le Maroc est en train de s’interconnecter à l’Est, mais aussi au Sud. Je cite ici le projet d’interconnexion avec la Mauritanie pour profiter de l’énergie ensemble. Il y a donc la possibilité d’échanges d’énergies, surtout, d’origine renouvelable. Dans une vision de long terme, tous les pays doivent aller vers une énergie mixte, et c’est plus une obligation qu’un choix. Dans cette perspective, je crois que l’Afrique est le continent de l’avenir en ce qui concerne les ER.

Quel est le profil des entreprises espagnoles qui  participent à la rencontre économique de février ?
Parmi les entreprises qui seront présentes à la mission économique, certaines s’activent dans le secteur de la biotechnologie, d’autres dans l’ingénierie. L’idée est d’aboutir à un partage de savoir-faire et de technologies avec les entreprises présentes sur le marché marocain. Il y a aussi des entreprises qui travaillent dans les secteurs de l’eau et de l’assainissement, des infrastructures et dans celui du gaz. Ce dernier représente aujourd’hui un enjeu majeur sachant que le Maroc dispose aujourd’hui d’un plan gazier. Notre objectif est de réaliser des B2B avec les entreprises marocaines. Sachant qu’il va y avoir 25 entreprises espagnoles, nous avons programmé 200 rencontres B2B.

Qu’en est-il de l’accompagnement financier des éventuels joint-ventures ?
Cela s’inscrit dans la stratégie régionale de l’événement. L’objectif est que les joint-ventures maroco-espagnoles aient la possibilité de connaître tous les projets où les bailleurs de fonds sont présents et prêts à les accompagner. Il y aura ainsi des séminaires pour faire connaître, aux entreprises espagnoles et marocaines, les idées de projets que les institutions financières sont disposées à soutenir financièrement. C’est donc tout un package qui s’offre durant les journées des rencontres commerciales. 
propos recueillis par m.b



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