Droits de douane sur le blé, une manne pour le gouvernement

Selon les professionnels, étant donné que les cours du blé son bas, le droit de 30% produira une source d’argent pour renforcer le Plan. Peu sont les agriculteurs assurés, tandis que le prix du pain ne doit pas changer.
Les professionnels du secteur agricole sont partagés entre l’expectative de ce qu’apportera le programme anti-sécheresse et les soucis d’une année de vaches maigres. Selon une source de la Fédération des importateurs de blé, il faut, dans les jours qui viennent, que les modalités d’importation de l’orge destiné à l’alimentation du bétail soient expliquées. Et d’ajouter que l’orge est la denrée la plus importante en période de sécheresse. Quid du blé ? La même source nous explique qu’étant donné que les prix du blé sont bas sur les marchés mondiaux, les droits de douanes de 30% seront maintenus. C’est une source d’argent que le gouvernement peut utiliser pour renforcer son programme de lutte contre les effets du retard pluviométrique. L’objectif étant de maintenir le prix du pain à 1,20DH, ce qui induit un prix d’approvisionnement des minoteries à 260 DH/quintal et des boulangers à 350DH/quital.
En tout cas, l’importation du blé est ouverte depuis janvier et aucune pénurie n’est à redouter à ce niveau. Contacté, Omar Mounir, président de la Fédération interprofessionnelle des fruits et légumes (Fifel), est moins optimiste. Pour lui, tout a été touché par cette absence de pluie. «Plusieurs fruits et légumes sont arrivés trop tôt à maturité et du coup ont été jetés», explique-t-il dépité. Pour lui, la priorité doit être accordée aux cultures vivrières qui concernent des milliers de petits agriculteurs et leurs familles. Ceux-là sont frappés de plein fouet par la sécheresse étant donné, ajoute le responsable, que la couverture en assurance est presque inexistante à ce niveau. Dans la région du Souss, la situation n’est pas reluisante.
La nappe phréatique est presque à sec et ceci depuis presque deux ans déjà. La ville d’Agadir devait alors utiliser l’eau de mer dessalée pour ses besoins en eau potable. Dès 2012, le Haut-commissariat aux eaux et forêts tirait la sonnette d’alarme via un rapport qui a révélé une diminution croissante des précipitations, un dérèglement des saisons et la hausse des températures de 2 à 5 degrés. Toujours selon le même rapport, à l’horizon 2020, la part individuelle d’eau pour chaque citoyen sera sensiblement réduite de 49%. Ce qui est préoccupant et mérite aujourd’hui une nouvelle étude sur la situation hydrique du pays.