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Plan anti-sécheresse : Sauver le cheptel, la première des priorités

Approvisionnement en orge sur tout le territoire national à un prix cible de 2 DH/kg et le transport garanti par l’État. Plus de 5,7MMDH accordés au programme pour la lutte contre les effets du retard  des pluies dont 1,25MMDH de potentiel d’indemnisation au niveau de la compagnie d’assurance.

Au lendemain de l’audience royale exhortant le gouvernement à mettre en place un plan anti-sécheresse, le chef de l’Exécutif s’est réuni avec les ministres concernés pour lancer la machine. Les ministres de l’Intérieur, Mohamed Hassad, des Finances, Mohamed Boussaïd, de l’Agriculture, Aziz Akhannouch et de l’Énergie, Abdelkader Amara, étaient en veillée d’armes, vendredi sous la houlette d’Abdelilah Benkirane. Tous doivent accorder leurs violons pour une bonne mise en œuvre du programme pour la lutte contre les effets du retard des pluies. Pas moins de 4,5MMDH lui ont été consacrés avec en sus 1,25MMDH de potentiel d’indemnisation au niveau de la compagnie d’assurance dans le cadre du produit multirisque climatique pour les cultures céréalières et printanières. Il va falloir par la suite expliquer aux agriculteurs les modalités pour bénéficier de ladite assurance et à partir de quel délai. Nul ne s’y trompait, depuis le mois de novembre, le retard des précipitations compromettait sérieusement la campagne agricole 2015-2016.

Selon le ministère de l’Agriculture, le déficit pluviométrique est de 63% par rapport à une année normale. Il fallait donc agir sans plus attendre car les cultures en zone bour, qui dépendent totalement du ciel, sont particulièrement impactées. Les céréales y représentent 62%, soit 3,2 millions d’hectares semés, du programme retenu au titre de l’actuelle campagne agricole. Quant aux périmètres irrigués, les cultures continuent presque de manière normale avec toutefois une optimisation de l’eau utilisée. C’est d’autant plus important que les zones irriguées garantissent un minimum de valeur ajoutée agricole et protègent les postes d’emplois qui deviennent précaires en pareilles circonstances. Dans cette perspective, il sera procédé à l’encadrement intensif des cultures avec la consigne claire de sauvegarder un volume d’eau suffisant pour le démarrage de la campagne agricole prochaine. Les comités mixtes de l’eau rempliront ici pleinement leur rôle pour une gestion intégrée des ressources hydriques.

Toutefois et nonobstant une campagne 2014-2015 ayant battu tous les records, l’approvisionnement du cheptel en eau et en aliments commence à pâtir du déficit hydrique. Cela est visible au niveau du couvert végétal qui malgré les précipitations d’octobre et de novembre, s’est dégradé à vue d’œil. C’est la raison pour laquelle la sauvegarde du cheptel arrive aux premières loges des objectifs du plan de sauvetage. D’abord, il a été décidé d’approvisionner en orge sur tout le territoire national, à un prix cible de 2 DH/kg. Selon les informations du ministère de tutelle, la distribution se fera à guichet ouvert via 72 centres relais de proximité. L’État prendra également en charge le transport de l’orge subventionné depuis ces centres. Pour un meilleur ciblage des éleveurs bovins, le Système national d’identification et de traçabilité animales (boucles électroniques) sera appelé à la rescousse.

Il a été récemment mis en place par le ministère de l’Agriculture et jouera un rôle de premier plan pour la réussite de l’opération. L’abreuvement du cheptel se fera par le biais de points d’eau qui seront aménagés à cet effet. Enfin, un programme additionnel de vaccination du cheptel sera mis en œuvre étant donné que la vulnérabilité augmente en période de sécheresse. Vient ensuite le deuxième volet du programme de sauvetage qui n’ est pas moins important dans la mesure où il concerne la protection des ressources végétales. Objectif : irriguer les plantations sous régime pluvial entreprises dans le cadre des projets d’agriculture solidaire avec une superficie cible de 93.000 hectares. Dans le même registre, la sécurisation des semences en céréales pour la campagne prochaine s’avère une action préventive pour ne pas tomber dans la pénurie en début de saison prochaine.

Aujourd’hui, le stock de semences disponibles est de 950.000 quintaux auxquels s’ajoutera une production prévisionnelle d’1 million de quintaux. Le troisième et dernier axe de ce plan de secours concerne le maintien des équilibres dans le monde rural. La priorité sera donnée à l’approvisionnement en eau potable des populations dans les zones reculées. C’est l’un des impacts les plus négatifs que les habitants des zones éloignées sont les seuls à connaître en période de sécheresse. Enfin, une attention particulière sera accordée, indique le communiqué du ministère, au suivi de l’exécution des projets de l’agriculture solidaire pour tout ce qu’ils représentent comme enjeux en termes de création de revenus et d’emplois. 


 

La CAM injectera 1,5MMDH

Ayant récemment occupé l’actualité, l’assurance agricole jouera cette année un rôle important avec l’indemnisation des agriculteurs sinistrés. Il s’agit de ceux ayant souscrit aux polices d’assurance céréalière multirisques dans les délais optimisés. L’assurance agricole a couvert cette année plus d’1 million d’hectares avec un capital garanti de plus d’1,1MMDH. Cet axe comprend aussi des actions visant l’encouragement de la reconversion aux cultures de printemps à travers la mobilisation de l’ensemble des partenaires pour définir les programmes à mener et le concours du Crédit Agricole du Maroc, qui contribuera avec 1,5MMDH à cette opération.



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